L’agriculture entre dans les villes

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jardins toits Paris

jardins toits ParisPotagers, jardins, ruches, fermes… l’agriculture s’installe en ville. C’est l’un des mouvements de société les plus étonnants et peut-être les plus prometteurs.

 

L’agriculture s’installe en ville et se rapproche des consommateurs. Les ruches sur les balcons, les jardins partagés et autres potagers, les gratte-ciels recouverts d’arbres, et bientôt de fermes d’un nouveau type…  Quelque chose est en train de « verdir » dans les villes.

 

 

Les citadins veulent un potager

 

Pas une grande ville en Europe qui ne développe son réseau de potagers. A Bruxelles, l’association Bruxelles environnement travaille à un maillage des potagers existants, notamment ceux situés le long de la Ceinture verte, en partie intégrés dans les parcs. L’association diffuse des informations, des conseils, favorise les échanges. En Espagne, le Réseau des jardins partagés de Madrid regroupe entre 30 et 35 jardins. L’une des initiatives prioritaires du réseau a été de faire sortir de la clandestinité de nombreux potagers illégaux et non reconnus par les autorités.

 

Les jardins partagés, un maillon social à Paris

 

La Ville de Paris semble apprécier ses citoyens néo-ruraux. Elle fait des jardins partagés un nouveau maillon de la vie sociale : « un lieu de vie ouvert sur le quartier qui favorise les rencontres entre générations et entre cultures ». La Ville a signé une charte (Main verte) avec certaines associations responsables de jardins et elle encourage les Parisiens à rejoindre une de ces structures. Elle a cartographié et recensé les potagers (cf. http://www.paris.fr/pratique/jardinage-vegetation/jardins-partages).

 

 

Potentiel vert sur les toits

 

Les villes commencent aussi sérieusement à lorgner sur le potentiel des grands immeubles, de leurs toits et de leurs terrasses. Dans l’article « Paris, ville comestible », sur Alimentation générale.fr , Elisabeth Martin cite plusieurs initiatives pionnières : celle du toit AgroParisTech dans le V° arrondissement, celle du restaurateur Yannick Alléno qui a conçu un jardin sur le toit de son restaurant Terroir de Paris. Nicolas Bel, créateur de la société Topagers, est l’un des concepteurs en pointe de réalisations vertes à Paris. Sa démarche est ambitieuse :  il veut recréer des véritables écosystèmes dans la ville, en favorisant la biodiversité, le recyclage des déchets en déchets organiques, etc.

 

La ferme verticale

 

Progressivement, l’agriculture urbaine pourrait dépasser largement une question de potager. Les urbanistes et architectes les plus visionnaires pensent qu’il faut trouver une réponse à l’expansion démographique des villes (on parle de 80% de la population mondiale,  urbanisée d’ici une trentaine d’années)  et à la pression sur les terres cultivables. Le professeur Dickson Despommier popularise depuis une vingtaine d’années le concept de ferme verticale, des gratte-ciel dédiés à la culture. Selon lui, une tour de 30 étages (près de 200 mètres de eau), avec un modèle agricole intensif, pourrait nourrir jusqu’à 10 000 personnes. Ce n’est plus de la science fiction. A Singapour, des fermes verticales ont commencé à émerger. L’agriculture a commencé à déménager en ville.

 

JC Nathan

 

Sources:

Alimentation générale.fr

www.environnement.brussels

http://agrovelocites.org/wp-content/uploads/2014/03/tetuan-2.jpg

http://www.guidepotagerurbain.com/

http://www.paris.fr/pratique/jardinage-vegetation/jardins-partages

Photo : www.jardinsdefrance.org