Jean-Pierre Coffe, qui vient de mourir à l’âge de 78 ans, a été un magnifique pourfendeur de la malbouffe ces trente dernières années.
Armé de ses redoutables lunettes rondes et colorées, Coffe a régalé les ondes de sa gouaille et de ses impertinences durant trente ans. Nombre d’invités de l’émission de France Inter, « ça se bouffe pas, ça se mange », ont dû affronter ses emportements surjoués, ne sachant jamais si ses colères étaient « du lard ou du cochon ».
Antimilitariste et meneur de revue
Avant d’être animateur de radio, critique culinaire, et digne représentant du show-biz parisien, Jean-Pierre Coffe a tout fait dans sa vie : antimilitariste, directeur de publicité, homme de relations publiques, restaurateur dans les années 1970, comédien (il apparaît dans une vingtaine de film et téléfilms)… et même meneur de revue à l’Alcazar !
Cabotin en diable
C’est au milieu des années 1980 qu’il entame sa carrière audiovisuelle à Canal+ dans les émissions de Michel Denisot. Petit-fils de maraîcher, cet ex-restaurateur, cabotin en diable, il n’a aucun mal à enfiler l’uniforme de chroniqueur culinaire. Pendant une trentaine d’années, il va « casser la baraque », comme on dit, sur les ondes radio comme à la télé, aussi à l’aise chez Drucker (Vivement dimanche prochain), qu’aux Grosses Têtes de Bouvard sur RTL, ou avec son ami Laurent Ruquier.
Achetez de saison
Jean-Pierre Coffe s’est fait le chantre d’une alimentation saine (« achetez de saison », martelait-il à longueur d’ondes), d’une cuisine simple et décomplexée, à la portée de tous. Sur son site, www.jeanpierrecoffe.com, il aimait rappeler que « faire bien, c’est savoir ce que l’on va faire » (le secret ? La mise en place !), agrémentant ses recettes de quelques conseils de bon sens.
Pour réussir un repas, voici trois préceptes « coffiens » :
• Préparez deux plats sur trois la veille pour pouvoir être à table avec vos invités.
• Vérifiez que vous pouvez trouver tous les ingrédients chez vos commerçants ou dans vos placards.
• Ne vous embarquez pas dans un plat sans l’avoir expérimenté une fois ou deux.
Lors de leur prochain repas, auditeurs et consommateurs de tous poils vont sans doute trouver qu’ils manquent une sympathique grande gueule en cuisine, en ce printemps 2016.
Aurélie Laroche
Crédit photo : PHOTOPQR/LE PARISIEN/FREDERIC DUGIT/maxppp in www.lexpress.fr