Aliments frelatés : les prises d’Interpol

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trafic d'aiiments

trafic d'aiimentsLe trafic d’aliments frelatés serait en train de devenir l’une des nouvelles branches d’activités du crime organisé.

 

Interpol et Europol viennent d’intercepter, avec les douanes d’une cinquantaine de pays, plus de 10 000 tonnes d’aliments frelatés et un million de boissons contrefaites. L’opération intitulée 0pson V, déployée entre novembre 2015 et février 2016, est menée depuis la cinquième année consécutive. Les volumes trafiqués ont atteint des chiffres record. L’alimentation serait en train de devenir un nouveau secteur d’activité pour les grandes organisations criminelles.

 

Viande de singe, olives repeintes au sulfate de cuivre…

 

La liste des saisies est une effrayante énumération à la Prévert. En Italie, la police a intercepté 85 tonnes d’olives enduites de sulfate de cuivre pour améliorer leur aspect. Les douanes belges ont découvert sur l’aéroport de Zaventem de la viande de singe. En France, on a saisi des kilos de criquets et chenilles. Au Royaume-Uni, les autorités ont bloqué des milliers de litres d’alcool trafiqué (vin, whiskey, vodka…).

 

Impropres à la consommation

 

Dans divers pays européens, les douanes ont découvert des chocolats, bonbons, vins mousseux contrefaits. En Australie, 450 kilos de miel contenant de façon cachée des arachides et des pignons de pin, potentiellement allergisants, qui ont été découverts. Dans les pays en développement (Indonésie, Asie, Afrique…), ce sont des cargaisons entières de viandes avariées, impropres à la consommation (intestins de poulet conservés  dans du formol, etc.) qui ont été saisies.

 

Organisations criminelles

 

Selon Michael Ellis, responsable chez Interpol de la lutte contre le trafic de marchandises illicites, les aliments frelatés et les boissons sont une menace réelle pour la santé et la sécurité des consommateurs. La fraude alimentaire est devenue semble-t-il une pratique mondiale qui touche tous les pays, et porte sur un large éventail d’aliments et de boissons. Pour Nicolas Giannakopoulos, président et fondateur de l’Observatoire du Crime Organisé, ces trafics sont le fait de grandes organisations criminelles qui ont ajouté une nouvelle activité en parallèle à la drogue et à la prostitution.

 

L’association Fooodwatch dénonce le laxisme des pouvoirs publics et l’absence de contrôles auprès des entreprises agroalimentaires, faisant le parallèle avec le scandale de la viande de cheval. Seul un renforcement de la puissance publique pourrait être de nature à contrer ces dérives qui paraissent se multiplier dans le contexte économique mondial actuel.

 

JC Nathan

 

Sources : www.interpol.int/fr