Une alimentation appropriée est cruciale pour le développement physique et cérébral des enfants en bas âge, de 1 à 3 ans.
Après le stade du nourrisson, les parents relâchent parfois leur vigilance en matière d’alimentation. Erreur, explique le Dr Michel Vidailhet, pédiatre, professeur à la faculté de médecine de Nancy. « C’est un période cruciale de croissance rapide du corps – en taille plus qu’en poids – et de développement cérébral. C’est l’âge où les goûts s’installent et où l’enfant créé son propre registre alimentaire ». A cinq ans, la gamme des goûts et dégoûts serait quasiment fixée.
Néophobies et signaux extérieurs
La période 1-3 ans n’est pas sans pièges sur le plan alimentaire : l’enfant peut déclencher des néophobies, ç-à-d des réactions de rejet aux nouveaux aliments (lire Enfance et goût), réduire la diversité de son alimentation, développer un attrait excessif pour les aliments sucrés. Le petit enfant commence à être sensible à des signaux extérieurs (odeurs, images) et non plus uniquement aux signaux de faim envoyés par son corps. D’où l’importance de lui envoyer de bons signaux, notamment en lui faisant découvrir les aliments et si possible, en les mangeant devant lui pour lui montrer le bon exemple.
Protéines et fer
Les protéines doivent représenter 10 à 12% de l’apport calorique. La viande rouge (avec les abats comme le foie) est l’aliment le plus riche en fer (3 à 10 mg/100g) et ce fer est très bien absorbé par l’organisme. Or, la carence en fer (un oligoélément essentiel pour les tissus, les muscles, les gobules rouges) est le déficit le plus fréquent de l’enfant de moins de quatre ans. Il est source d’anémie, voire d’altération du développement cérébral. Il est recommandé de donner des protéines animales une fois par jour en alternance avec le poisson gras ou l’œuf.
Des acides gras essentiels
L’enfant de 1 à 3 ans a un fort besoin de lipides. Ceux-ci doivent représenter 45 à 50% de son apport calorique quotidien. Pour lui procurer son quota d’acides gras essentiels (acide linoléique, acide linolénique), il est recommandé d’ajouter des matières grasses (huile de cholza, huile d’olive, crème fraiche, beurre…) dans ses aliments, et dans des proportions significatives (environ 40 g par jour).
Produits laitiers : un apport vital de calcium et de vitamine D
Malgré les modes anti-lait, la plupart des pédiatres et nutritionnistes rappellent le rôle primordial des produits laitiers, source de calcium et de vitamine D, une vitamine qui permet la minéralisation osseuse et qui est souvent en déficit chez l’enfant (comme chez l’adulte). L’enfant de 1 à 3 ans a besoin de 500 mg de calcium par jour, ce qui suppose un apport de 500 ml de lait par jour.
En parallèle, il faut encore le souligner, mieux vaut mettre un sérieux bémol sur les aliments préférés des enfants (frites, chips, pizzas, confiseries, charcuterie, sodas, crèmes dessert…) et ne pas remplacer les fruits par des jus de fruits (trop sucrés).
Bernard Duran
Lire sur le site : Enfance et goût
Source : Alimentation de 1 à 3 ans : les erreurs à ne pas commettre. Conférence du Dr Michel Vidailhet, organisée le 11 avril 2013 par le Fonds Français Alimentation et Santé.