Peut-il y avoir une pénurie de produits alimentaire de base comme le riz, le blé, le maïs, ou les fruit et légumes ? Faut-il craindre une flambée des prix de l’alimentation ? Pour l’instant, l’accalmie l’a emporté.
La crise sanitaire du Covid-19 fait souffler nombre de craintes dont celle de la pénurie alimentaire et de l’envolée des prix des produits alimentaires de base. En France, cela se traduirait par une perte de pouvoir d’achat et des comportements irrationnels de stockage. A l’étranger, dans les pays les plus pauvres, cela signifierait des vagues d’émeutes et des bouleversements politiques.
Stratégies nationales égoïstes
Dès le mois d’avril, les organismes internationaux – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – ont appelé les principaux acteurs sur les marchés, Etats-Unis, Europe, Russie, Inde, Chine… à des comportements raisonnables. Entre désorganisation des transports internationaux et stratégies nationales « égoïstes » (la Chine par exemple a entamé une politique de stockage de farine), le risque de flambée des cours était réel.
Risque de spéculation
Début avril, la tonne de blé à Paris a frôlé les 200 euros, au plus haut depuis 2018. Le riz thaïlandais (qualité de référence : moins de 5% de brisures) a bondi à 580 dollars (+30%). Au milieu du mois de mai, le risque de spéculation et d’emballement des marchés semble pourtant se dissiper malgré le désordre et l’incertitude régnant sur l’économie mondiale.
Selon Philippe Chalmin, expert des matières premières, cette situation tient aux excellentes récoltes de riz et de blé dans le monde. Reste que cette conjoncture pourrait varier brusquement. Tous les systèmes de transport dans le monde sont encore très désorganisés. De nouveaux rebondissements sur le front sanitaire pourraient être très problématiques.
Main d’oeuvre et mesures de confinement
D’autres filières agricoles risquent aussi de subir le contrecoup de la crise du Corona. Tout ce qui réclame beaucoup de main d’œuvre (thé, café, chocolat…dans les pays tropicaux, fruits et légumes en Europe et au Maghreb) a été plus ou moins touché par les mesures de confinement. Toute la question est de savoir si les lieux de production et de récolte dans le monde vont rapidement se remettre en ordre de marche ou resteront durablement perturbés. Dans le second cas de figure, les prix reflèteront tôt ou tard les difficultés de production.
JC Nathan
Sources : les échos