En cette fin de printemps 2021, le consommateur redécouvre une loi intangible : de mauvaises récoles en raison du gel, et les fruits deviennent chers.
A plus de 10 euros kilo, les cerises ont un goût extraordinaire : celui de la rareté. « Le prix moyen constaté en barquette était de 11,76 euros le kilo, contre 6 à 7 euros à la même période en 2019 », a expliqué à la presse Alexandra Lacoste, de l’Association d’organisation de producteurs (AOP) de cerises. Les pêches et les abricots ne sont pas beaucoup plus accessibles, avoisinant souvent les six à sept euros le kilo.
Le gel et la production décimée
L’explication n’est pas à chercher bien loin. Le gel qui a fait des ravages au printemps. En Ardèche, les arboriculteurs spécialisés dans l’abricot ont perdu 95% de leur production. On estime que la production française de 2021 va plafonner à 47 000 tonnes, soit à peine plus d’un tiers d’une récolte moyenne et environ un peu plus de la moitié de celle de 2020 (84 000 tonnes) qui était une mauvaise récolte.
Pêches et abricots dans la vallée du Rhône
Les pêches et les nectarines de Drôme et du Vaucluse ont aussi souffert. Dans la vallée du Rhône, on est tombé à 20% de la production habituelle de pêches et d’abricots. Seul le Roussillon a un peu sauvé la mise.
Pour les cerises, il semble que la production va atteindre tout juste un tiers d’une production « normale ». Certains arboriculteurs ont tout perdu. Globalement, les producteurs sont pessimistes car le gel a probablement plus affecté les cerisiers que cela se voit, et les cerises encore à venir (récoltes tardives) risquent d’être abimés avant même d’être arrivés à maturité.
Recours aux importations
Les agriculteurs vont probablement être indemnisés (le gouvernement a annoncé la création d’un fonds de solidarité d’un milliard d’euros), mais le coup est rude. L’une des conséquences directes est d’encourager encore plus le recours aux importations. Le pays importe déjà en « temps normal » 60% de ses fruits et 40% de ses légumes. Un grand pays agricole comme la France est ainsi en train de perdre totalement son autonomie en matière de fruits et de légumes.
JC Nathan
Sources : La production de cerises, de pêches et d’abricots au plus bas. Le Figaro.fr