La spiruline, super aliment, voie royale pour une santé de fer, ou produit d’un marketing bien pensé ? Telle est la question soulevée par cette micro-algue bleu-vert.
Concentré de nutriments, riche en protéines, la spiruline, une algue d’eau douce, apparaît pour certains comme un super aliment. La liste de ces bienfaits (anti-oxydante, immuno-stimulante…) est longue. Est-ce une trouvaille de marketing nutritionnel ou un complément alimentaire plein de promesses de santé ?
A l’origine de la vie
La spiruline appartient à la famille des micro algues bleu-vert, connues sous le nom scientifique de cyanobactéries filamenteuses. Les cyanobactéries existent depuis 3,8 milliards d’années. Ces bactéries complexes ont largement contribué au développement de la vie sur Terre. Il existe seulement une trentaine d’espèces comestibles sur environ 2 000 espèces de cyanobactéries. Il s’agit principalement de la souche Arthrospira. Les Incas consommaient déjà cette algue présente dans les lacs. Du fait de la photosynthèse, cette algue concentre vitamines et phytonutriments et elle est notamment souvent utilisée pour lutter contre la malnutrition.
Aliment d’intérêt national
On trouve cette micro algue dans des eaux douces plutôt chaudes des régions intertropicales (Inde, Tchad, Mexique…), régions où elle est consommée depuis longtemps. Plusieurs pays dont la France, la Chine (le plus gros producteur mondial), le Viet-Nam, l’Inde, des pays africains… se sont lancés dans sa culture qui est particulièrement rentable en termes de protéines (9 tonnes de protéines à l’hectare). Désormais, on trouve la spiruline sous diverses formes (poudres, gélules, comprimés)
Protéines de qualité
De couleur bleu-vert en raison des pigments de l’algue, la spiruline apporte une bonne dose de protéines végétales (55 à 70%). Ces protéines sont d’excellente qualité car elles contiennent la plupart des acides aminés dits essentiels (non fabriqués par notre organisme). Mais à raison de 2 à 3 g de protéines pour 5 g de spiruline, ce ne peut être qu’un complément (le besoin quotidien de protéines est d’environ 60 à 70 g).
Une mine de caroténoïdes
L’éventail de vitamines de la spiruline est également bien étoffé : vitamines A, E, D, groupe B (B1, B2, B3, B6, B7, B8, B12), K. Ce complément alimentaire est une vraie mine de caroténoïdes, tout spécialement de bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A.
L’algue bleu-verte est un splendide concentré d’oligo-éléments (zinc, sélénium, manganèse, cuivre, chrome), notamment une très bonne source de fer, ainsi de divers minéraux (calcium, magnésium, sodium, potassium, phosphore). Elle contient aussi le fameux acide gras essentiel oméga 6 (acide gras gamma linolénique).
Immunostimulante, antivirale et anti-cancer
L’un des ses pigments (phycocyanine) contribuerait à stimuler le système immunitaire et jouerait un rôle dans la protection contre les virus et les cellules cancéreuses. La protéine phycocyanine qui a notamment des effets sur la moëlle osseuse et la production de globules rouges, a notamment été utilisée avec succès pour traiter des personnes irradiées (Nagasaki, Tchernobyl)
Antioxydante
Ces pigments (chlorophylle, phycocyanine) ont semble-t-il des vertus antioxydantes et contribuent à protéger des radicaux libres (stress oxydatif).
Anti-cholestérol : des résultats à confirmer
Diverses études tendraient à prouver que la spiruline augmente les niveaux de HDL cholestérol (dit bon cholestérol) et baisse le LDL cholestérol (le mauvais cholestérol), mais il faudra attendre des études plus ambitieuses pour pouvoir affirmer avec certitude cette efficacité contre le cholestérol.
Précautions d’usage
Il ne faut probablement pas aborder ce complément alimentaire comme un remède miracle, malgré une richesse indéniable en multiples nutriments. Les éventuels consommateurs prendront garde à la fiabilité du fournisseur et de la marque : la spiruline de mauvaise qualité, comme toutes les algues, peut concentrer des métaux lourds (plomb, arsenic, cadmium) si son lieu de culture est pollué.
JC Nathan
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