Le terme de saoulorexie a bien excité les médias français cet été. Un nouvel indice de la relation non maîtrisée à l’alcool
Saoulorexie est la traduction directe d’un néologisme anglais, « drunkorexia ». Cette notion vient d’être créée dans un récent Rapport sur la Santé Nationale réalisé par le groupe d’assurance maladie Benenden. Selon ce rapport, 43% des jeunes hommes et 35 % des femmes de 18 à 24 ans sautent des repas pour consommer en toute tranquillité des boissons alcoolisées et ne pas grossir. Sachant que l’alcool apporte beaucoup de calories, ces jeunes ont trouvé le moyen de compenser leurs apports afin de rester mince et de belle allure.
Selon cette enquête, ces jeunes sont persuadés avoir une bonne hygiène alimentaire et ne pas mettre leur santé en danger. Le phénomène de saulorexie ne serait pas cantonné aux jeunes, mais on manque de données sur les adultes.
Méconnaissance des principes diététiques
D’après le docteur John Gile, directeur de Benenden, cette dernière enquête dénote une grande ignorance de la population concernant les principes de base de la diététique. « Les gens sont persuadés tout connaître en matière d’alimentation, mais ils sont incapables de donner des réponses correctes ou de faire des choix judicieux face à des questions essentielles comme la quantité de sel ou de sucre à ne pas dépasser chaque jour, la dose de graisses saturées autorisée au quotidien, l’identification des bonnes graisses insaturées… » remarque en substance le responsable britannique.
Mais ce qui dénote surtout une profonde méconnaissance de l’hygiène alimentaire, c’est l’illusion que l’on peut boire des quantités importantes d’alcool, le ventre vide, sans dommages pour la santé. En ce sens, les messages des autorités sanitaires sur les méfaits de l’alcool semblent très insuffisants ou totalement inaudibles.
Aurélie Laroche
Source : Benenden’s National Health Report reveals destructive ‘Drunkorexia’ trend hitting the U.K.