La Norvège, championne du monde de cuisine française

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Bocuse d'or chef Orjan Johannessen

Bocuse d'or chef Orjan JohannessenLa Norvège a décroché le Bocuse d’Or 2015, concours mondial de cuisine organisé tous les deux ans à Lyon. La France termine septième. Coup dur pour le pays de la gastronomie.

 

Le meilleur cuisinier du monde vient de Norvège. Il mijote ses plats dans un petit restaurant familial à l’ouest du pays. A 29 ans, le jeune chef Orjan Johannessen, 29 ans, a une nouvelle fois remporté le Bocuse d’Or, véritable championnat du monde de gastronomie. C’est la cinquième fois que la Norvège gagne ce concours prestigieux créé en 1987 par Paul Bocuse.

 

Pintade fermière des Landes parfumée au cèpe


Le 28 et 29 janvier dernier, à Lyon, 24 chefs du monde entier se sont affrontés dans une cuisine de 18m2. Toque vissée sur la tête, aidés par un seul commis, ils avaient très exactement 5h35 pour sublimer deux plats imposés. Ils connaissaient à l’avance les plats demandés – une pintade fermière des Landes Label Rouge et de la truite fario d’origine française – et ils ont donc eu plusieurs mois pour s’entraîner. Orjan Johannessen a conquis le jury présidé par le Français Thibaut Ruggieri (Bocuse d’Or 2013) avec sa « pintade fermière des Landes parfumée au cèpe et fenouil, oignons paille, citrouille Hokaïdo et salsifis gratiné » et sa « truite fario et crabe Kamtchatka croustillante ».

 

Patinage artistique et figures de style

 

Le Japon s’est vu remettre le « Prix spécial poisson», la Finlande le « Spécial Viande ». La France, tenante du titre, ne termine qu’à une décevante septième place. C’est la cinquième fois que la Norvège remporte le Bocuse d’Or. Preuve qu’au pays des fjords, on a parfaitement intégré l’art de la grande cuisine française. Paul Bocuse a en effet conçu ce « Concours mondial de la cuisine » sur le modèle d’une compétition de patinage artistique, avec des figures imposées et pas de créations libres. Le jury évalue des techniques et des gestes hérités de la tradition française.  Apparemment, les Norvégiens s’ accommodent très bien de ces figures de style.

 

Eric Allermoz