L’association Foodwatch France dénonce la publicité mensongère de Lustucru concernant les pâtes farcies au jambon et parmesan. Mais la grande majorité des plats préparés vendent de l’image et du rêve, bien plus que des nutriments.
Dernier coup d’éclat de l’ONG Foodwatch France, la dénonciation de la piètre qualité des pâtes Lustucru au jambon et au parmesan. L’association militante a passé au scanner les pâtes de la marque adorée des Français. Résultat : le paquet de 250 g de pâtes jambon parmesan contient à peine une cuillère de parmesan (2,8% selon les experts sollicités, soit environ 7 g), bien peu de jambon cru, beaucoup d’eau épaissie avec de la semoule et des flocons de pomme de terre, de la poitrine de porc plus grasse et meilleur marché que le jambon.
Des pâtes plus généreuses
Ce que dénonce fermement l’ONG Foodwatch, c’est la publicité mensongère. Lustucru promet en effet une recette de pâtes farcies « plus généreuse ». A l’évidence, l’analyse de la farce ne révèle en rien la générosité culinaire de Lustucru. De là à déclencher une pétition sur Internet, il y a un pas. On serait tenté de se faire l’avocat du diable et de s’étonner que ces généreuses pâtes contiennent tout de même du parmesan.
Vente de rêve et d’illusions
Toute la logique des plats industriels préparés repose en effet sur la vente de rêve et d’illusions, et non pas sur la qualité et la quantité de nutriments. Les bolognaises, les poissons pânés, les escalopes et autres cordons bleus sont avant tout sont avant tout une promesse, celle de susciter des sensations gustatives agréables (onctuosité, saveurs…) le plus en adéquation possible avec l’image séduisante arborée par le packaging.
La qualité intrinsèque des composants est rarement au rendez-vous, compte tenu du faible prix auquel ces plats ou produits prêts à cuisiner son vendus. Il y a fort à parier que le consommateur s’en doute mais qu’il privilégie la simplicité de mise en œuvre du plat.
Faible qualité mais forte illusion
Ce dont il ne se doute pas, c’est la très faible qualité de certains plats qui intègrent des composants à très bas prix. C’est tout particulièrement le cas de la viande (poulet, bœuf, dinde…) qui ne s’avère souvent comporter en majorité des résidus divers (tissus cartilagineux, peaux, gras….). Dans l’industrie du bœuf, ces pseudo morceaux de viande sont regroupés sous le terme technique et administratif de « minerai ». Un matériau animal que l’on n’aurait pas osé vendre il y a 20 ou trente ans. Mais le consommateur ne veut pas vraiment en entendre parler et préfère consommer sa part de rêve et d’illusions.
JC Nathan
Sources : 60 millions de consommateurs. septembre 2014