Une récente étude de l’Inra tend à prouver que l’agriculture bio peut être aussi efficace que l’agriculture traditionnelle recourant à des pesticides.
L’agriculture bio, avec ses méthodes à l’ancienne (arrachage de mauvaises herbes, lutte biologique…), serait aussi efficace pour lutter contre les parasites, champignons, agresseurs de tous genres, mauvaises herbes, que l’agriculture conventionnelle recourant à une armada de pesticides. C’est le résultat d’une étude publiée par l’Inra en partenariat avec l’université de Rennes 1, dans la revue Nature Sustainability.
Une régulation naturelle
L’étude qui se base sur une méta-analyse de centaines de publications scientifiques tend à mettre en évidence une supériorité de l’agriculture biologique sur les méthodes recourant aux pesticides chimiques. Les chercheurs de l’Inra expliquent, qu’en bio, une régulation naturelle s’établit qui vient atténuer les attaques des différents agresseurs : ravageurs, bactéries, champignons, adventices…
La vitalité des plantes
Les plantations bio seraient d’ailleurs moins touchées par les champignons et bactéries que les cultures se protégeant à base de pesticides. Un enseignement qui n’étonne pas les agriculteurs bio qui misent beaucoup sur le renforcement de la vitalité des plantes, leur capacité à se défendre contre les parasites, etc…
Confusion sexuelle
Rappelons au passage quelques principes de culture bio qui permettent de faire l’économie de pesticides : les techniques de confusion sexuelle pour perturber les comportements des insectes, la combinaison des cultures et la rotation qui limitent la prolifération des ravageurs, le recours à des produits naturels comme le cuivre en viticulture (critiqué par les agriculteurs conventionnels), la culture sans labour….
Travail et connaissances agro
Les agriculteurs « classiques » tirent la sonnette d’alarme quand on leur parle de « bio » en soulignant la baisse des rendements. Mais le « bio » rétorque que l’agriculture biologique permet de réduire le coût des intrants et de mieux valoriser les productions. Tout le monde s’accorde sur un point : le bio exige beaucoup de travail et de connaissances agronomiques. Bref, une agriculture complexe à maîtriser exigeant de fortes convictions au démarrage.
Eric Allermoz
Source : Le Figaro.fr
Photo : Bioalaune