Chalutier géant et surpêche

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chalutier congelateur

Le lancement du chalutier-congélateur Scombus, est un nouveau signal d’alarme pour la   pêche française artisanal et sans doute pour l’équilibre des ressources halieutiques.

 

Le Scombus, chalutier-congélateur récemment lancé par un armateur filiale d’un groupe  néerlandais mesure 17 mètres de large et 81 mètres de long. En France, la très grande majorité des chalutiers font moins de 12 mètres, même si l’on compte une douzaine de grandes unités de ce type.

 

 

50 à 120 tonnes de poisson

 

 

Le Scombus va pouvoir pêcher jusqu’à 50 à 120 tonnes de poisson en l’espace d’une heure. Un petit chalutier collecte quelques tonnes par an. Ses trois cales peuvent abriter au total presque 2 000 tonnes. Détenu par un gros armateur néerlandais, le Scombus (maquereau en latin) se destine à la pêche des petits poissons pélagiques (sardines, harengs, anchois, chinchards et maquereaux…) dans les eaux européennes entre l’Ecosse et le golfe de Gascogne.

 

Très automatisé, le navire va pouvoir calibrer, emballer, étiqueter et congeler des tonnes de poisson à des cadences effrénées. Les poissons sont ramenés aux Pays-Bas et reéxpédiés dans le reste du monde, en Afrique, en Asie, au Japon, en Europe de l’Est.

 

 

 

Certification MSC contestée

 

Deux ONG, Bloom et Pleine Mer, ont lancé un cri d’alarme et interpellé les pouvoirs publics sur ce qu’elles considèrent comme le « symbole de la folie des hommes ». France Pélagique, l’armateur propriétaire du chalutier, filiale du néerlandais Cornelis Vrolijk, conteste les critiques des défenseurs  de l’environnement et le risque de surpêche, en arguant que le chalutier opère loin des zones côtières où travaillent les petits armateurs.

Autre ligne de défense, l’armateur a décroché une certification pêche raisonnable MSC (Marine Stewardship Counci), label de plus en plus contesté par les écologistes.

 

 

Les méfaits de la surpêche

 

 

La montée en puissance de la pêche industrielle et des grands armateurs (en particulier les grandes compagnies des Pays-Bas) a de quoi inquiéter à un moment où nombre de scienfiques dénoncent les méfaits de la surpêche. Environ un quart des poissons pêchés en France sont menacés par la surpêche, notamment des espèces pélagiques : le chinchard en Atlantique, le merlan en mer du Nord-Manche Est, le maquereau en Atlantique, la sardine dans le Golfe de Gascogne.

Lire : Poisson, surpêche et consommation citoyenne

 

JC Nathan

 

Sources : Le Monde

Environnement Magazine

Reporterre

Photo : Lionel Flageul. Le Marin