Les algues, ces curieux végétaux marins, pourraient bien constituer l’alimentation du futur. Ces plantes qui ne demandent ni terres, ni eau douce, constituent une alimentation très riche à portée de main.
Pour nourrir une population mondiale qui atteindra dix milliards de personnes en 2050 (huit milliards actuellement), la solution ne se trouve pas dans les champs mais dans les océans, riches avec leurs algues d’immenses richesses nutritives. Les algues pourraient ainsi devenir le plus grand pourvoyeur de protéines dans le monde.
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Energie solaire et dioxyde de carbone
Les algues sont des végétaux chlorophylliens aquatiques, dépourvues de racines, de feuilles ou de graines, se développant par photosynthèse, c’est-à-dire l’opération qui convertit l’énergie solaire et le dioxyde de carbone (CO2) en matière végétale. Ces plantes marines se développent très vite car, portées par la mer, elles n’ont pas besoin de structure pour se soutenir.
Macroalgues et microalgues
Les scientifiques estiment qu’on dénombre des centaines de milliers de ces végétaux marins. On distingue deux grands types d’algues, les macroalgues et les microalgues. Les macroalgues sont des grandes algues qui poussent dans les eaux peu profondes. Certaines peuvent mesurer jusqu’à 40 mètres de long. Des espèces de varech grandissent de 60 à 90 centimètres par jour. Les microalgues, organismes microcospiques, variant entre quelques micromètres (millièmes de millimètre) et quelques centaines de micromètres, forment le plancton. Les microalgues sont parfois utilisées en aquaculture.
Noris, wakame, kombu…
Les hommes consomment depuis plusieurs siècles ces produits marins. Le Japon mange des noris (avec lesquels on confectionne les makis) depuis quatre siècles. Environ une cinquantaine d’algues, sauvages ou cultivées, ont été retenues dans l’alimentation humaine. Outre le nori, le wakame (laitue de mer), le hijiki , le haricot de mer ou spaguetti de mer (Himanthalia elongata), le kombu… sont parmi les plus connues.
Substituts de viande
Le potentiel nutritif de cette végétation est tout à fait exceptionnel (protéines, acides gras, minéraux, vitamines…) ce qui en fait probablement l’alimentation de l’avenir. Ces végétaux marins commencent d’ailleurs à se faire une place de choix sur le marché des substituts de viande. On fabrique par exemple un excellent ersatz de bacon à base d’algues. Selon certaines estimations, le marché mondial des algues pèse déjà une quarantaine de milliards d’euros et devrait se développer très fortement.
Aurélie Laroche
Sources : www.nationalgeographic.fr