L’agriculture sans le glyphosate

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glyphosate ou desherbage main

Comment sortir du glyphosate, la molécule du Round-up, premier herbicide au monde ? La question est abordée par une enquête parlementaire dans le cadre d’une mission d’information sur la sortie du glyphosate, annoncée par la France.

 

Le président Emmanuel Macron a promis l’interdiction des principaux usages du glyphosate en 2021 (depuis le 1er janvier 2019, la vente, détention et utilisation  des pesticides « chimiques » dont le glyphosate) sont interdites au grand public. Mais dans le monde agricole, l’interdiction de cet herbicide polyvalent risque d’être difficile.

 

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De la rationalité scientifique

 

 

La mission emmenée par Julien Dive (président), Jean-Luc Fugit et Jean-Baptiste Moreau, co-rapporteurs, cherche à s’appuyer sur la rationalité scientifique et technique dans un débat très passionné. Pour cela, elle a rencontré tout un panel d’acteurs (ministres, ingénieurs, instituts de recherche, filières agricoles, la SNCF en tant que plus gros utilisateur non agricole en France, grands cultivateurs, viticulteurs…).

 

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Pas de données sur la consommation

 

 

Première difficulté : les enquêteurs ne parviennent pas à avoir les chiffres précis de la consommation du glyphosate. On en est réduit à une seule donnée : on sait que les ventes de glyphosate représentaient en 2017 un peu moins de 9000 tonnes de substance active,soit environ 30% du volume total d’herbicides vendus.

 

 

Les techniques de remplacement

 

 

A mi-étape, la mission estime que la sortie du glyphosate va être compliquée : les techniques de remplacement pour lutter contre les mauvaises herbes ne sont pas au point ; il n’existe pas de matériel polyvalent (outils de désherbage mécanique ou électrique) pour répondre aux différents besoins.

 

 

Le désherbage à la main

 

 

Dans plusieurs cas de figure, il faudrait (il faudra ?) revenir au désherbage « à la main ». Par exemple, pour l’agriculture de conservation des sols (semis direct sous couverture végétale, sans travail des sols); les cultures sur terrains trop en pentes ou trop exposés aux risques d’érosion ; certaines cultures soumises à des cahiers des charges très exigeants.

 

Un fort surcoût

 

Comme on pouvait s’y attendre, la suppression de l’herbicide va se traduire par un fort surcoût (de 50 à 150 euros l’hectare, voire davantage dans certains cas). Selon la mission, la sortie du glyphosate exige de fournir un important travail d’accompagnement technique et de formation des agriculteurs. Bref, personne ne cache que le dossier relève un peu du casse-tête.

 

JC Nathan

 

Sources : Assemblée nationale

Ouest-France