
Les petits oeufs, lapins, cloches et autres chocolats de Pâques voient leur prix augmenter de 15 à 20% cette année. En filigrane, c’est tout le chocolat qui risque d’augmenter très nettement dans les mois et années à venir.
Selon le Syndicat du chocolat, à Pâques, les Français dépensent en moyenne 24 euros pour lancer leurs enfants à la chasse aux oeufs (une tradition remontant à l’Antiquité et faisant écho au printemps). Compte tenu des nouveaux prix de Nestlé, Milka et cie, ils devront dépenser cette année entre 27 et 28 euros pour la même quantité de confiseries en chocolat.
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Le lapin à la hausse
Le lapin en chocolat (95 g) de Milka coûte 3,16 € en moyenne, contre 2,54 € l’an dernier (+20%) Le lapin au chocolat au lait (100 g) de Lindt coûte 4,38 € en moyenne (+14 %). Si l’on voulait faire du mauvais esprit, on dirait que les grandes multinationales de la confiserie et du chocolat se sucrent sur le dos des consommateurs. Sauf que ces augmentations (entre 15 et 20%) sont presque modérées comparativement à la flambée des cours du cacao.
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Conditions climatiques
Les conditions climatiques de ces deux dernières années (de fortes précipitations, puis des périodes de sècheresse) ont mis à mal les récoltes des deux principaux producteurs de cacao, la Côte d’ivoire et le Ghana (à eux deux, 60% de la production mondiale). La récolte de l’hiver 2023 a été très mauvaise, ce qui a entraîné une forte baisse des rendements d’environ 30 à à 35%.
Les prix ont commencé à monter en flèche. Après avoir stagné pendant plusieurs années aux alentours de 2300 dollars la tonne, ils se sont envolés pour atteindre fin février 2025 un score historique de 6500 dollars.
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Paysans exploités
Désormais, les fonds spéculatifs misent sur une forte hausse durable des cours mondiaux du cacao, ce qui ne va pas calmer le jeu. Le point positif dans cette conjoncture est une meilleure rémunération des petits producteurs d’Afrique de l’Ouest ou d’Amérique latine (Equateur, 3ème producteur mondial). C’était souhaitable. Les petits paysans sont exploités depuis de nombreuses années. Les plantations en Afrique sont vieillies et en mauvaise santé et il faut les restaurer.
Une hausse durable
Selon les experts du marché, les cours devraient rester orientés à la hausse, du fait de la contrainte climatique qui met à mal régulièrement les récoltes, mais aussi de la lutte de l’Europe contre l’ouverture de nouvelles exploitations sans considération pour l’environnement (Règlement européen de lutte contre la déforestation importée). Le petit lapin de Pâques, et la plaquette de chocolat ne sont pas près de baisser. Certains experts tablent sur des hausses à court – moyen terme de 30% environ.
JC Nathan
Sources : www.ethiquable.coop