Moins de gaspillage alimentaire

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gaspillage alimentaire

Depuis 2013, de nombreuses lois ont renforcé la lutte contre le gaspillage alimentaire. Plus de dix ans après, des progrès sont enregistrés, en particulier du côté des grandes surfaces. 

 

 

Tous les acteurs de la société sont responsables du gaspillage alimentaire : agriculteurs, industriels, distributeurs, restaurateurs, consommateurs. En 2021, on estimait les déchets alimentaires à 8,8 millions de tonnes en France, soit 129 kg par personne. Environ la moitié de ces déchets sont des aliments non consommés encore emballés, des restes de repas, etc..

 

Un Français jette en moyenne 58 kg de déchets alimentaires par an, dont un quart de nourriture comestible. Dans un pays où 7 à 8 millions de Français ne mangent pas à leur faim, cette aberration est inacceptable.

 

A lire. Gaspillage alimentaire : applis et conseils pour le réduire 

 

 

Pacte contre le gaspillage 

 

 

Face à cette priorité, les pouvoirs publics se sont montrés volontaristes en lançant dès 2013 un Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, consolidé ensuite par plusieurs lois : Loi Garot, Loi EGalim, loi pour une économie circulaire. Les acteurs de la chaîne alimentaire se sont engagés à réduire de 50% le gaspillage alimentaire. Les secteurs de la distribution et de la restauration collective devaient y parvenir à partir de 2025.

 

 

Interdit de détruire des aliments

 

 

L’une des dispositions les plus fortes a été l’interdiction de détruire les aliments non vendus ou de les rendre impropres à la consommation. Il était courant de voir les grandes surfaces détruire leurs invendus en les aspergeant d’eau de javel !

Les distributeurs (surfaces de vente de plus de 400 m²), la restauration collective (+ de 3 000 repas par jour), l’industrie agroalimentaire et les grossistes (+ 50M€) doivent passer des conventions de don à des associations d’aide alimentaire pour écouler leurs invendus. Les donateurs bénéficient d’une défiscalisation de 60% de la valeur des produits donnés. Mesure symbolique, depuis 2021, la loi oblige les restaurateurs a proposé un « gourmet bag » (doggy bag).

La France n’a pas été la seule à lancer ce combat. Au niveau européen et au niveau international (Nations Unies), l’objectif de réduction du gaspillage alimentaire est partagé.

 

 

L’aide alimentaire, première bénéficiaire

 

 

Aujourd’hui, des centaines d’associations (banques alimentaires, Secours populaire, Croix-Rouge, Secours Catholique, associations habilitées au niveau régional…) récupèrent les invendus. L’aide alimentaire distribuée dans toute la France à 6 à 7 millions de personnes dépend en grande partie du cadre réglementaire et de la rationalisation des circuits des produits alimentaires.

 

 

Des millions de repas sauvés

 

 

Les efforts engagés ces dix dernières années contre le gaspillage alimentaire ont eu des effets très concrets.  Selon une étude menée auprès de 253 supermarchés et hypermarchés, les différentes actions contre le gaspillage (promotions sur les produits à date courte, dons alimentaires, paniers anti-gaspi) permettent à un supermarché (bien conseillé) de sauver en moyenne 90 000 repas par an, et 220 000 repas pour un hypermarché. Un hypermarché engagé dans ce type d’actions évite chaque année 130 tonnes de déchets et 870 tonnes de CO₂.

 

On est encore loin d’avoir optimiser l’ensemble des actions contre le gaspillage alimentaire. Mais des dynamiques positives sont initiées.

 

 

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JC Nathan

 

Sources : ecologie.gouv

sciencesetavenir.fr

Photo : Leslignesbougent

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