Habilement valorisés par la publicité et le fantasme de la vitalité, les compléments alimentaires séduisent. Néanmoins, la prudence doit être de mise dans leur consommation.
Les compléments alimentaires visent à apporter un concentré de nutriments sous diverses formes (pilules, cachets, gélules, gouttes…). En général, il s’agit de vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras… Logiquement, ils devraient compléter un régime alimentaire insuffisant et pallier des carences. En réalité, leur consommation obéit probablement à des logiques plus complexes.
Les femmes en consomment deux fois plus
Dans les pays nordiques (Allemagne, Danemark…), les compléments diététiques sont très courants. En France, leur consommation augmente régulièrement. Actuellement, environ un adulte sur cinq consomment des compléments alimentaires (étude INCA 2). Les femmes consomment deux fois plus de compléments que les hommes. Les prises se font plutôt en hiver et en moyenne sur une période de 4,5 mois.
Pas d’autorisation de mise sur le marché
Comme pour toute denrée alimentaire, ces compléments font l’objet de contrôles de la part de Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Mais, à la différence des médicaments, ils ne nécessitent pas d’autorisation individuelle de mise sur le marché.
Sans prescription médicale
Le problème des compléments alimentaires, c’est l’autoprescription. La plupart du temps, les personnes, conseillées par un proche ou non, décident toutes seules quoi consommer et dans quelles proportions. Il n’y a de prescription médicale que dans un cas sur trois environ. Les motifs sont très variés : asthénie, nervosité, déprime, stress… Nombre de motivations ont trait à la beauté : éclat du teint, sécheur de la peau, santé du cheveu ou des ongles, etc….
Des carences
Les experts en nutrition officiels (Anses) estiment que pour la majorité de la population, une alimentation équilibrée est suffisante pour apporter les nutriments nécessaires. Pour autant, à certains moments, des carences dans tel ou tel nutriment peuvent apparaître. C’est le cas chez certains groupes plus fragiles: femmes enceintes, personnes âgées en institution, personnes dans la grande précarité….
Fer et vitamine D
Il y a une ou deux carences assez répandues dans la population, telle celle en vitamine D, dont plus de 50 % des Européens seraient affectés. La consommation de fer est souvent considérée comme insuffisante chez les jeunes adolescentes. Chez les jeunes femmes, le manque de fer peut contribuer à un faible poids des bébés à la naissance.
Le risque de prise excessive
La consommation de compléments alimentaires se fait de façon très aléatoire. Il y a un risque de consommation excessive. Pour les femmes enceintes, les compléments contenant de la vitamine A (rétinol), notamment l’huile de foie de poisson, peuvent être nocifs et provoquer des malformations à la naissance en cas de dépassement important de la dose recommandée. L’exposition à de fortes doses de bêta-carotène a été reconnue comme possible facteur cancérigène
Conseils de prudence
Les autorités conseillent d’éviter des prises prolongées ou répétées de compléments au cours de l’année. Il est essentiel de bien lire les étiquettes, de respecter les apports journaliers recommandés en sachant qu’il faut tout compter (alimentation et compléments). Dans l’idéal, on suivra les conseils d’un professionnel de la santé.
JC Nathan
Sources : Food Today décembre 2013. Eufic
Que sont les compléments alimentaires. http://www.anses.fr