Autant l’aspartame est sujet à controverses, autant le stévia a acquis une excellente réputation sur le plan santé.
Le stévia, une plante puissamment sucrante (200 fois celui du sucre), sans effets nocifs pour la santé… La réputation de cet additif a de quoi rendre jaloux ses concurrents, en particulier le très controversé aspartame.
Le stévia (famille des Asteraceae, comme le tournesol, la chicorée) est une plante qui pousse de façon sauvage en Amérique du Sud. Durant des siècles, les peuples Guarani des régions amazoniennes du Brésil et du Paraguay ont utilisé l’espèce Stevia rebaudiana pour adoucir leurs breuvages médicinaux.
Apparition récente en Europe
Dès le milieu du XX° siècle, les chimistes ont identifié les composants (stévioside et rébaudioside) qui conféraient à la plante son pouvoir sucrant, bien supérieur à la plupart des sucres, en particulier le saccharose. En Europe et aux Etats-Unis, ce n’est que récemment que les consommateurs ont découvert le stévia, sans doute en raison d’actions de lobbying et de blocage de puissants industriels (édulcorants, sucres).
Interdit aux Etats-Unis, autorisé dans le reste du monde
La FDA (Food and Drug Administration), l’autorité sanitaire américaine n’a toujours pas autorisé l’usage de la stévia en tant qu’additif alimentaire ou édulcorant. Position d’arrière-garde. Les grandes firmes de sodas (Coca-Cola, Pepsi-Cola) sont autorisées à commercialiser des boissons à base de formules équivalentes (Truvia®, Purevia®). Partout ailleurs dans le monde – au Japon (dès les années 1970), en Australie, en Amérique latine…, le stévia est un additif agréé et bien réputé. L’OMS estime que la stévia n’a pas d’effets sur la reproduction et ni d’effets cancérigènes.
Innocuité reconnue par la France
En France, l’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation a réitéré en 2011 son avis favorable à l’utilisation de la rébaudioside A, l’une des molécules de la stévia. Une bonne nouvelle pour les industriels car les extraits de stévia représenteraient déjà 20% du marché des édulcorants.
Qualité majeure, l’absence de calories
A la différence de sucres classiques, le stévia a l’énorme qualité de ne pas comporter de calories. Résultat : le stévia peut remplacer les sucres et permettre de lutter contre l’obésité ou contre le diabète, une affection terriblement coûteuse pour la société. Encore plus fort, le stévia pourrait abaisser la glycémie (taux de glucose dans le sang) chez divers sujets et dans diverses conditions.
Les chercheurs explorent également d’autres effets bénéfiques tels que la réduction de l’hypertension artérielle, voire des effets anti-inflammatoires, anti-cancer…
Dose admissible
En 2008, un comité conjoint des Nations Unies et de l’OMS a fixé la dose journalière acceptable d’extraits de stévia (stéviosides) à moins de 4 mg par kilo de poids corporel. Mais beaucoup d’autorités sanitaires ont fixé le seuil à 10mg par kilo de poids corporel, soit 700 mg de stéviosides par jour pour une personne de 70 kg. Néanmoins, on recommande aux femmes allaitantes et femmes enceintes de ne pas consommer de fortes doses.
Sous quelle forme
Le stévia est commercialisé sus deux principales formes : de la poudre de feuilles séchées, avec un pouvoir édulcorant 10 à 15 fois plus élevé que le sucre ; un extrait normalisé, poudre ou liquide, avec un pouvoir sucrant de 200 à 300 fois celui du sucre. On peut utiliser cet édulcorant dans la préparation de desserts et de gâteaux, mais il ne faut pas dépasser une cuisson à 200°.
Seul petit bémol au concert de louanges sur la plante sucrante, son léger arrière-goût un peu amer de réglisse.
Aurélie Laroche
Sources :
Photo : http://ezgrogarden.com