Du lait enrichi en oméga 3 grâce à des vaches nourries avec du lin, du colza et … de l’herbe fraîche ! Quand le marché retrouve le chemin d’une alimentation saine des animaux.
Les oméga 3, précieux acides gras polyinsaturés, en trop faible quantité dans l’alimentation moderne, peuvent être apportés en partie par le lait, si l’on améliore l’alimentation des vaches.Telle est une orientation prônée par des scientifiques, agronomes, et éleveurs.
Deux grammes d’oméga 3 par jour
Dans l’idéal, il faudrait consommer deux grammes d’oméga 3 par jour (acide alpha-linolénique) par jour, et les Français n’absorbent que le tiers de la dose recommandée. Lire Oméga 3 Des acides gras prioritaires. D’où l’idée des milieux scientifiques et agricoles d’améliorer l’alimentation des animaux d’élevage pour augmenter cet apport en oméga 3.
Peu de bons acides gras dans le lait
Dans une alimentation bovine classique, la matière grasse du lait de vache contient essentiellement des acides gras saturés (70%), 25% d’acides gras monoinsaturés et une faible proportion (moins de 5%) d’acides gras polyinsaturés (oméga 3 et oméga 6), ceux dont nous avons le plus besoin.
Lin, colza, luzerne
Or, il est tout à fait possible d’accroître la teneur en oméga 3 en introduisant dans l’alimentation des vaches du lin ou du colza, oléagineux riches en acides gras polyinsaturés, ou encore de la luzerne, plante fourragère riche en protéines et en vitamines. Lire aussi La bataille des aliments enrichis en oméga 3
De l’herbe fraîche
Les expériences montrent qu’on améliore également le profil en acides gras du lait des vaches en les menant au pâturage et en leur offrant de l’herbe fraîche des prairies. Comparativement à une alimentation en ensilage maïs (conservation par voie humide) typique de l’élevage industriel, l’alimentation en herbe fraîche permet de générer beaucoup plus d’oméga 3.
Réinvestir les prairies
C’est un bon argument pour un retour à des méthodes d’élevage traditionnelles. Ainsi, certains éleveurs, en particulier en bio, n’hésitent pas à changer complètement de méthodes d’élevage, à réinvestir leurs prairies et à déployer une stratégie de pâturage pour retrouver cette qualité de l’alimentation bovine. La quête des « bons » oméga 3 pourrait renforcer cette tendance vertueuse.
JC Nathan
Sources : Guihard, Justine. Intérêts d’une supplémentation en acides gras oméga-3 sur la production et la santé des vaches laitières. Thèse d’exercice, Médecine vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse – ENVT, 2011, 85 p.
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