La viande rouge et les produits de charcuterie sont mis en cause dans l’apparition de cancer du cancer colorectal (côlon et rectum). Mais c’est l’ensemble de l’alimentation qui compte.
Le rôle probable de la viande rouge, de la charcuterie et des produits carnés transformés (salaisons, produits fumés…) dans le cancer colorectal (côlon-rectum) a été relevé depuis de nombreuses années. La récente publication du Centre International de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’OMS, vise à susciter davantage de précaution de la part du grand public avec la consommation de viande.
Pourquoi la viande serait cancérigène
Les scientifiques mettent en avant plusieurs causes possibles à la corrélation entre viande rouge/charcuterie et cancer colorectal. La première tient à la présence de fer héminique, non absorbé et donc en excès, qui créerait des réactions chimiques néfastes dans le côlon. D’autres facteurs sont cités : les graisses saturées, les nitrates et nitrites (additifs dans les charcuteries), les composés liés aux techniques de fumage ou aux techniques de cuisson.
Le mode de vie et alimentation
La consommation de viande n’est certainement pas le seul facteur à prendre en compte dans l’analyse sur les risques du cancer colorectal. Selon la plupart des études scientifiques, c’est tout le mode de vie qui va jouer : tabac, alcool, équilibre alimentaire (consommation de végétaux, de poisson, de fibres….), sédentarité, obésité. Pour le dire autrement, une personne ayant un mode de vie sain et une alimentation diversifiée peut probablement manger (sans excès) de la viande et de la charcuterie sans aggraver de façon significative le risque cancer. Lire Nutrition et cancers : relations étroites
L’effet protecteur des fibres
La vaste étude EPIC menée auprès de 520 000 européens entre 1992 et 1998 a mis en évidence le rôle protecteur des fibres contre les cancers du côlon et du rectum. L’étude EPIC montre que le risque chute de 25% chez les consommateurs consommant le plus de céréales et de fruits. Le phénomène s’expliquerait ainsi : les fibres augmentent le poids des selles, réduisent le temps de transit dans l’intestin, diminuent la concentration de composants carcinogènes potentiels dans le côlon et stimulent des molécules protectrices (issues de la fermentation bactérienne). Lire aussi Ces fibres qui nous protègent.
A cela s’ajoute probablement, une action protectrice des apports en vitamines, minéraux, et autres micronutriments contre le développement de cellules cancéreuses.
JC Nathan
Source : http://www.e3n.fr
Le Monde
Photo : http://www.boucherie-wollbrett.fr