Osteoporose : questions autour de l’alimentation

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L’alimentation est un des facteurs clés de la lutte contre l’ostéoporose. Mais le type d’alimentation soulève des controverses. 

 

L’alimentation est un des facteurs clés du traitement de l’ostéoporose, tout autant que les supplémentations ou l’activité physique.  L’ostéoporose se caractérise par une diminution de la densité de l’os, une altération de sa microarchitecture, conduisant à une fragilisation de l’os et un risque de fracture. La ménopause chez la femme, ou l’âge élevé pour les deux sexes, sont des périodes dans la vie à risques d’ostéoporose. Et le facteur alimentation va bien entendu compter. Mais comment optimiser cette alimentation pour pallier cette vulnérabilité ?

 

Lire : Osteoporose, vitamine D et calcium

Ostéoporose, le facteur alimentation

 

 

Régime méditerranéen

 

 

Certains conseils en matière d’alimentation font consensus, d’autres sont plus polémiques. Le régime méditerranéen (fruits et légumes, céréales, lait, huile d’olive, poisson, viande de façon occasionnelle…) semble bénéfique. Une méta-analyse a montré une augmentation de la DMO (densité minérale osseuse) et une baisse de risque de fracture de la hanche, avec ce type de régime.

 

 

Les produits laitiers

 

Le Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (GRIO) et la Société française de rhumatologie (SFR) ont élaboré en 2023 des recommandations pour lutter contre l’ostéoporose et les risques de fractures. L’une de ses recommandations est de consommer deux à trois produits laitiers journaliers, soit un apport en calcium d’environ 1000 mg

L’effet de protection contre les fractures et les chutes serait encore plus élevé avec 3 à 3,5 produits laitiers par jour. L’effet matrice nutritionnelle du calcium des produits laitiers ajouterait aux effets bénéfiques sur l’os (protéines, vitamines D, K…).

 

Teneur en sel

 

Les fromages sont à consommer de façon raisonnable, du fait de leur teneur en sel, sel qui augmente la perte de calcium via les urines.  C’est le même problème avec les eaux minérales, souvent riches en calcium, mais aussi fortement sodés (ç.à.d. riches en sodium, constituant majeur du sel) et donc génératrices de perte de calcium. Les eaux minérales sont donc à conseiller plutôt en l’absence de produits laitiers.

 

Chez les personnes âgées, il est généralement prescrit une supplémentation en calcium, doublée d’une prise de vitamine D, pour contrebalancer la moindre assimilation du calcium par l’organisme, dépassé un certain âge.

 

 

Protéines : la question de l’acidité

 

 

Les experts en ostéoporose du GRIO et la Société française de rhumatologie conseillent un fort apport de protéines, bénéfiques pour les os et les muscles, avec une alimentation riche en protéines animales, c’est-à-dire riches en leucine (produits laitiers, viande, poisson, œufs). Les régimes végétariens et végétaliens seraient facteurs de baisse de la densité minérale osseuse et de hausse des risques de fractures.

 

 

Déminéralisation

 

 

A contrario, pour une catégorie d’observateurs, une alimentation acidifiante (riche en protéines animales, céréales et légumineuses) entraîne une mobilisation des réserves alcalines osseuses afin d’atténuer l’acidité. Ce processus aboutirait à une déminéralisation et une élévation des risques d’ostéoporose et de fractures. Mais cette thèse ne semble pas avoir été validée par des études scientifiques.

 

 

Les sodas, l’alcool, le café et le thé

 

 

Toujours selon l’étude du Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses, la consommation élevée de sodas, et aussi celle d’alcool, sont néfastes pour la santé osseuse. Une consommation modérée de café n’aurait pas d’effet négatif, et le thé (en raison des polyphénols et catéchines) serait bénéfique pour la densité osseuse.

 

Katrina Lamarthe

 

Sources : Vidal