Les Banques alimentaires et la précarité

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collecte alimentaire

Fin novembre, une nouvelle collecte nationale du réseau des Banques alimentaires se déploie. Pays riche, la France institutionnalise ce type de solidarité qui masque à peine un échec social.

 

Les Banques alimentaires, et au-delà, les Restaurants du coeur, Emmaüs, la Croix-Rouge, les services municipaux, ainsi qu’une longue liste d’associations jouent désormais un rôle crucial pour venir en aide aux personnes en situation de détresse sociale.

 

 

12 000 tonnes en deux jours

 

 

Le 24 et 25 novembre, 130 000 bénévoles participent à la grande collecte annuelle des Banques Alimentaires organisée dans près de 9 000 magasins. Cette association espère ramasser en deux jours 12 000 tonnes de denrées (conserves de viandes, poissons et légumes, plats cuisinés à longue conservation, huile, café), soit environ un dixième des produits distribués dans l’année.

 

 

212 millions de repas

 

 

Les Banques alimentaires ont réalisé 212 millions de repas en 2016 qui ont bénéficié à deux millions de personnes. La nouvelle loi (février 2016) qui oblige les grandes surfaces à donner leurs invendus à des associations agréées renforce le volume collecté.

 

Constat des Banques alimentaires : les bénéficiaires sont des femmes à 70%. On rencontre de plus en plus de familles monoparentales (une proportion croissante de mères avec leurs enfants) confrontées à une grave précarité sociale.

 

 

5 millions de pauvres

 

 

Si on peut se réjouir de l’étonnant travail réalisé par les associations caritatives, il faut garder à l’esprit que les chiffres de collecte alimentaire reflètent avant tout la précarisation de pans entiers de la population. Dans la définition la plus rigoureuse (revenus inférieurs à 846 euros, 50% du revenu médian), la France compte 5 millions de pauvres, soit un taux de pauvreté de 8%. En dix ans (2005-2015), ce chiffre a augmenté de 600 000 personnes.

 

Une légère amélioration a été enregistrée entre 2015 et 2017, mais la situation reste inacceptable.  La lutte contre le gaspillage, l’efficacité de la redistribution alimentaire ne peuvent masquer l’échec social d’un pays classé cinquième puissance mondiale.

 

JC Nathan

 

Sources :

www.inegalites.fr

Banque alimentaire : «Cette année, nos besoins se concentrent sur les conserves»

www.lefigaro.fr

Photo : d’après archives Guillaume Bonnaud