Une pénurie concernant l’huile de tournesol, en grande partie produite par l’Ukraine (et la Russie) est à craindre dans les mois à venir. Avec diverses conséquences pour notre industrie alimentaire.
L’huile de tournesol va probablement devenir un produit rare quasi-introuvable dans les mois à venir. L’Ukraine est le premier exportateur de cet oléagineux et de cette huile. La moitié des exportations mondiales d’huile de tournesol et 70% de celles de tourteaux (pour l’alimentation animale) proviennent de ce pays. Avec le blocage des ports, seule une petite part de ces produits sort encore du pays par train.
La moitié de la production mondiale
L’Ukraine et la Russie assurent la moitié environ de la production mondiale d’huile de tournesol estimée à 16 millions de tonnes. La France, cinquième producteur mondial, produit environ 630 000 tonnes d’huile de tournesol. Elle est loin de couvrir les besoins nationaux.
Il faut dire que l’industrie agro-alimentaire est grande consommatrice de cette huile. Elle est appréciée pour la neutralité de son goût. On en trouve un peu partout dans les aliments industriels : frites, biscuits, chips, pâtes à tarte, pains industriels, plats préparés, pots pour bébé, poisson pané, sauces…
Huile de colza et huile de soja
Mais dans les mois à venir, cette huile va avoir un goût de luxe. Entre janvier et mars 2021, les prix ont bondi, passant de 1 800 euros la tonne à 3 600 euros. Déjà, des grands magasins ont commencé à rationner leurs ventes. Et tous les industriels s’interrogent sur les huiles de substitution. L’huile de colza et l’huile de soja sont parmi les remplaçantes prévues. Mais le changement d’huile va nécessiter des aménagements techniques dans les chaînes de production qui ne seront pas sans effet sur les prix.
Les ONG (Foodwatch par exemple) s’inquiètent aussi de possibles utilisations de l’huile de palme qui pourraient ne pas être mentionnées sur l’étiquetage. Inflation, désorganisation commerciale et industrielle, environnement, le dossier de l’huile de tournesol va faire encore beaucoup de bruit dans les mois à venir.
Aurélie Laroche
Sources : Foodwatch