Les perturbateurs endocriniens sont probablement un problème plus préoccupant que ne le pensaient les pouvoirs publics. Notamment pour les bébés et les enfants. En cause, pesticides, emballages, contaminants chimiques….
Et si nos enfants étaient exposés dès leur plus jeune âge à des substances considérées comme des « perturbateurs endocriniens », ayant des effets dangereux sur le système hormonal et entraînant des risques pour la fertilité ? Plusieurs rapports et études (Générations Futures, appel au Sénat de 1200 médecins) tirent la sonnette d’alarme et enjoignent les autorités d’évaluer et de règlementer.
Le système endocrinien
Certaines substances chimiques d’origine naturelle ou industrielle ont la capacité d’interférer avec les glandes endocrines (thyroïde, hypothalamus, hypophyse, pancréas, testicules, ovaires), responsables de secréter des hormones dans la circulation sanguine. Cela peut se traduire par divers dérèglements et complications sur le fœtus, la croissance, la fertilité (risques de stérilité, de fausses couches), le métabolisme… Voire par des maladies graves (cancers).
Des plantes et des substances chimiques
Certaines plantes comme le soja, les noix (les oléagineux en général) ou les graines de lin sont dites phytoestrogènes car elles agissent sur l’organisme comme des oestrogènes, ces hormones produits par le corps humain (ovaires, glandes surrénales). Divers produits issus de la chimie (pesticides, médicaments, cosmétiques, emballages…) et présents dans l’environnement quotidien (eau, aliments, articles divers) sont réputés être des perturbateurs endocriniens. Le Bisphénol A, utilisé dans les emballages plastiques et les biberons, en est l’exemple le plus connu. Certains pesticides utilisés dans l’agriculture sont également soupçonnés.
Des effets imprévisibles
Les effets des perturbateurs endocriniens sont plus problématiques à certaines époques de la vie, en particulier lors du développement du fœtus, durant les premiers mois de la vie (nourrissons) et les premières années. Autre inquiétude, les effets probables à des seuils d’exposition très faibles (Lire Bisphénol A : perturbateur endocrinien à doses infimes) et les effets cocktails, c’est-à-dire des effets qui s’accroissent très fortement ou/et de façon imprévisible quand divers perturbateurs se cumulent et interagissent.
En attente d’une évaluation
Les questions concernant les perturbateurs endocriniens se posent avec de plus en plus d’acuité aux pouvoirs publics et aux instances de régulation (Anses, EFSA…) dont on attend plusieurs avis et recommandations. L’Anses a lancé une étude sur une trentaine de substances considérées comme préoccupantes. Le débat va probablement prendre de l’ampleur dans les mois qui viennent.
Bernard Duran
Sources :
www.anses.fr
« Des enfants exposés à des centaines de résidus pesticides ». www.lemonde.fr
Photo : www.mont-roucous.com