Le riz de Bretagne va-t-il faire concurrence au riz de Camargue ? Cela pourrait apparaître comme une bonne blague est bien au contraire une initiative surprenante d’un passionné, Alexandre Reis.
L’audacieux pionnier a commencé à tester la culture d’une petite dizaine de semences de riz à Evran (Côte d’Armor): des variétés italiennes, vietnamiennes, françaises…. L’une d’entre elles, une variété italienne, s’est apparemment bien acclimatée au ciel breton, Les riziculteurs bretons décrivent ainsi leur variété de riz complet : saveurs cacahuète, vanille, texture proche du Quinoa, cœur moelleux mais extérieur ferme.
La semence affiche un excellent rendement
Curiosité du riz acclimaté en terre bretonne, il a troqué sa couleur blanc nacré pour un vert émeraude. Phénomène insolite qui pourrait être expliqué par la qualité de la terre, la forte teneur en iode de l’environnement…. La bonne nouvelle pour les nouveaux riziculteurs bretons, c’est l’excellent rendement dont fait preuve cette semence. Avec 4 kg de semence pour un hectare planté, le rendement atteint 1,3 tonnes. Soit 7 à 11 fois le rendement habituel de la semence sur ces terres d’origine.
Alexandre Reis, et un associé, Alexandre Laverty, souhaitent développer un riz responsable, cultivé en zone humide, en préservant l’écosystème local. Avec l’aide de paysans ingénieurs agronomes italiens et du Centre français du riz, ils vont continuer à expérimenter cette culture sur trois ans, en vue de labelliser une semence de riz adaptée aux spécificités de la Bretagne.
Cette initiative bretonne émerge dans un contexte français peu porteur pour le riz. Depuis quelques années, la production en Camargue a fortement périclité. 85% du riz consommé en France est importé d’Italie, d’Espagne, d’Asie. La riziculture française n’est pas au mieux de sa forme.
Aurélie Laroche