Le régime cétogène fait beaucoup parler de lui. Retour sur une alimentation qui supprime les glucides.
Le régime cétogène qui réduit à une très faible part les glucides, n’est pas une nouveauté. Il a été mis au point il y a un siècle aux Etats-Unis pour soigner des pathologies telles que l’épilepsie. Le terme cétogène vient de « cétose » et de « cétones ».
Les cétones sont des composés chimiques (composés carbonylés) synthétisés par le foie lorsque le corps utilise les réserves de graisses (triglycérides) comme source principale d’énergie. L’organisme réagit ainsi soit à la suite d’un jeûne, soit parce qu’il est essentiellement alimenté en lipides (et en protéines) plutôt qu’en glucides.
Acides gras et corps cétoniques
En l’absence de glucides, l’organisme brûle davantage ses acides gras. Les corps cétoniques produits par contrecoup deviennent une source d’énergie importante pour le cerveau. Typiquement, c’est l’une des conséquences du jeûne.
Le régime cétogène s’apparente donc à un régime très pauvre en glucides, à l’instar d’un régime low-carb consistant à bannir les sucres, et se rapproche des régimes fortement protéinés ou/et riches en lipides. Les Inuits ou encore des tribus amérindiennes ont typiquement une alimentation cétogène.
Le corps puise dans ses réserves de graisse
Initialement reconnu dans le traitement et l’accompagnement de personnes épileptiques, le régime cétogène a gagné en notoriété pour deux grandes raisons. D’abord, parce qu’il pourrait, selon certains chercheurs, permettre à des personnes atteintes de cancer, de limiter leur affaiblissement et de mieux faire face à la maladie (les corps cétoniques n’étant pas utilisables par les cellules cancéreuses). Ensuite, parce que ce régime s’est avéré un moyen de maigrir, puisque le corps puise dans ses réserves de graisses pour fonctionner.
Bien entendu, le régime cétogène ou diète cétogène, est très controversé. Le nutritionniste Jean-Michel Lecerf de l’Institut Pasteur de Lille, y voit un régime très déséquilibré, beaucoup trop orienté sur lipides et protéines, qui peut générer des risques cardio-vasculaires élevés. Chercher à maigrir avec un tel régime est voué à l’échec, avertit le nutritionniste, car le corps va stocker les graisses dès qu’il en aura l’occasion.
Aurélie Laroche
Sources : www.lanutrition.fr