Le bien-être animal concerne de plus en plus de consommateurs. C’est l’un des effets bénéfiques des campagnes en faveur de la défense des animaux, type L214. Bientôt un label bien-être ?
Le bien-être animal est en train de devenir la préoccupation d’un nombre croissant de consommateurs. Selon un sondage récent, plus de 50% des citoyens se déclarent « choqués, voire très choqués » par des pratiques contraignantes pour les animaux employées en élevage. Beaucoup limitent désormais leur consommation de viande (ou y mettent fin) quand ils prennent conscience des traitements infligés aux animaux en élevage intensif : extermination des poussins mâles, épointage des dents et coupe de la queue des porcelets, épointage du bec chez les volailles, écornage et castration….
Lire : Le bien-être animal
La question du stress et de la douleur
Le critère du bien-être, déjà pris en compte par la règlementation, notamment lors du transport et de l’abattage, est en train de prendre de l’importance. On commence même à évoquer la création d’un label lié au bien-être animal. Du côté de la recherche, on s’active aussi beaucoup pour mieux évaluer la question du stress et de la douleur chez les animaux d’élevage. Dans une récente publication, l’Inra rappelle sa philosophie, en accord avec les textes de loi : l’animal est reconnu comme être vivant et sensible, susceptible de ressentir douleur, souffrance et angoisse.
Des effets négatifs sur le plan immunitaire
Dès lors, nombre d’études portent sur l’évaluation du ressenti de la douleur et des moyens de la réduire ou de la dissiper. A certains égards, les éleveurs ont tout intérêt à maîtriser ces questions. Des travaux portant sur le stress des porcs d’élevage ont montré par exemple que le stress engendrait de multiples effets négatifs sur le système immunitaire, les processus inflammatoires, la santé en général. Une réduction du stress en élevage pourrait contribuer à une moindre utilisation des antibiotiques dans la filière porcine.
Traitements antalgiques
L’évaluation de la douleur chez les animaux est également cruciale pour administrer les justes traitements antalgiques ou supprimer les pratiques affectant l’animal. Comme le note ce chercheur de l’Inra, la coupe de la queue des porcs, destinée à éviter que les animaux se mordent la queue, est quasi-systématique en France, alors qu’elle est proscrite dans de nombreux pays nordiques. Ces comportements agressifs semblent en réalité disparaître dans des élevages respectueux, avec de l’espace et de la paille.
Finalement, un certain bien-être animal dans l’élevage ne paraît pas totalement utopique.
JC Nathan
Sources : www.inra.fr