La prise de compléments alimentaires ne serait pas toujours sans danger. C’est l’avertissement lancé par l’Académie de pharmacie.
Promesses de santé, les compléments alimentaires pourraient s’avérer dangereux pour la santé. C’est l’opinion de l’Académie de pharmacie qui vient de publier un rapport sur les produits nutritionnels contenant des plantes. Selon elle, l’utilisation peu rigoureuse des plantes dans ces produits peut entraîner de nombreux effets négatifs : interactions avec des médicaments, présence de contaminants, allergies, hépatites, lésions au foie….
Les incidents signalés étaient souvent graves…
Les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins, rappelle l’Académie qui cite des chiffres sur les effets indésirables : en 2016, 9 signalements (jugés recevables) sur dix concernaient des compléments alimentaires. Dans 15 % des cas il s’agissait de compléments alimentaires « minceur ». Les incidents signalés étaient souvent graves, insistent l’autorité des pharmaciens.
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Plantes laxatives
L’Académie s’étonne que l’on puisse trouver dans ces produits des plantes n’ayant aucun effet nutritionnel ou alimentaire, et/ou qui présentent un danger pour les utilisateurs. Elle pointe ses critiques sur les plantes contenant des hydroxyanthracéniques (suc d’aloès, écorce de bourdaine et cascara, racines de rhubarbe de Chine, séné, cassier, nerprun), et qui ont des fortes propriétés laxatives. Un tel effet peut s’avérer nocif, en irritant le tube digestif et en causant une forte perte de minéraux.
Une règlementation plus stricte
L’Académie des pharmacies demande l’application d’une règlementation plus stricte, avec par exemple l’interdiction de produits contenant des plantes n’ayant aucun intérêt nutritionnel ou alimentaire, ou pour lesquelles les données de sécurité ne sont pas suffisantes.
L’association des fabricants s’est défendue en brandissant des chiffres beaucoup moins alarmistes. Sur les 150 millions de boîtes de compléments vendues chaque année, on recenserait moins de 100 incidents (77 en 2017). Soit un risque mineur.
JC Nathan
Source : sante.lefigaro.fr
Académie nationale de pharmacie