Les personnes « sensibles au gluten » ressentent les bienfaits d’un régime sans gluten. Les scientifiques le constatent sans pouvoir tout expliquer.
La sensibilité au gluten (sensibilité au gluten dite non cœliaque) se traduit par des ballonnements, maux de tête, douleurs dans les articulations, fatigue… Elle reste en partie un mystère pour la science. La véritable cause des maux est mal connue tout autant que les raisons d’une amélioration grâce au sans gluten.
Réactions inflammatoires
La maladie coeliaque, affection assez rare, caractérisée par une intolérance à une protéine du gluten, entraîne une dégradation de la paroi intestinale (villosités de l’intestin grêle) et des réactions inflammatoires liées au déclenchement du système immunitaire. D
Mais, dans le cas de la sensibilité au gluten, les scientifiques ne savent pas s’il y a ou non de véritables atteintes aux parois de l’intestin.
Lire : Le gluten, cause de maladies inflammatoires
Affaiblissement de la paroi intestinale
Pour des chercheurs de l’Université de Columbia (étude parue dans la revue Gut en 2016), il y aurait pour certains patients des atteintes aux cellules intestinales, un affaiblissement de la barrière intestinale. Avec la mise en contact entre microbes de l’intestin et cellules sanguines, l’organisme déclencherait un certain type de défense immunitaire (activation immunitaire innée systémique) à l’origine des troubles. Mais cette analyse est une interprétation parmi d’autres.
Effet placebo
Une fois exclus les aliments à gluten, les symptômes s’améliorent pour nombre de personnes. Les personnes digèrent mieux et se sentent mieux. Mais l’explication du phénomène est moins simple qu’il n’y paraît. L’effet dit placebo peut avoir un rôle. Une personne changeant de régime se sent souvent mieux. Autre piste, le rôle des relations complexes reliant le cerveau et le système digestif ou/et le microbiote).
Signaux nerveux
Difficile de généraliser sur la sensibilité au gluten. Certaines personnes dites stressées ou anxieuses pourraient avoir des perceptions plus aiguës des signaux nerveux envoyés par la sphère intestinale (une zone très fortement innervée). Elles seraient fortement pénalisées par des troubles liés à la sensibilité au gluten et largement récompensées par un meilleur fonctionnement du système digestif.
JC Nathan
Sources : www.santemagazine.fr
Intestinal cell damage and systemic immune activation in individuals reporting sensitivity to wheat in the absence of coeliac disease. Revue Gut
gut.bmj.com/content/65/12/1930.full