A la mi-année 2020, les preuves de pollutions multiples des cours d’eau en France s’accumulent : résidus de pesticides, perturbateurs endocriniens, perfluorés, micropolluants de synthèse…. La règlementation semble insuffisante pour contrôler ces contaminations, et garantir notre santé.
Peut-on boire l’eau du robinet sans crainte pour notre santé ? Malgré une règlementation stricte, la question se pose tant se multiplient les informations alarmantes et les révélations autour de nouvelles substances chimiques problématiques.
Résidus de pesticides
L’eau du robinet contient fréquemment des résidus de pesticides (herbicides, insecticides, fongicides). En principe, la règlementation sur l’eau potable garantit que les seuils limite ne sont pas dépassés. Mais rien ne permet d’assurer que l’exposition actuelle à ces contaminants n’a pas d’effets sur la santé. Selon L’ONG Générations Futures, la majorité des contaminants identifiés dans l’eau par les pouvoirs publics sont des perturbateurs endocriniens (PE), ou des molécules CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques).
Les métabolites, inconnues et peu surveillées
Certaines molécules identifiées sont interdites depuis des années (telle l’herbicide atrazine), phénomène dû probablement à la pollution des nappes phréatiques. On n’en a d’ailleurs jamais fini avec les pesticides car les différentes substances chimiques se dégradent et se transforment en métabolites, des molécules à la toxicité mal connue et non surveillée.
Les perfluorés
Le grand public les connait mal mais il va en entendre de plus en plus parler. Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylées (PFAS), classés polluants organiques persistants. Les PFC sont des composés utilisés pour les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs des poêles (par exemple ceux de la marque Teflon), les papiers alimentaires et vêtements imperméables (le Goretex notamment), les cosmétiques… Ces molécules (on en dénombre 4 700 molécules) sont extrêmement persistantes et presque impossible à détruire, ce qui fait qu’on les retrouve n’importe où sur la planète, dans les endroits les plus reculés.
Substances non contrôlées
A l’heure actuelle, ces substances ne sont pas contrôlées et sont soumises à aucun seuil limite. Or, comme on pouvait s’y attendre, ces molécules sont des perturbateurs endocriniens et sont classées comme agents cancérigènes possibles. Dans la plupart des grands pays (Etats-Unis, divers pays européens…), l’inquiétude grandit autour de ces substances et de nombreuses parties exigent d’authentiques contrôles.
Les polluants émergents
D’autres polluants sont également présents dans l’eau sans qu’on ait bien délimité les risques associés : anti-corrosifs, résidus de médicaments, composés organiques volatiles de carburants… A tous ces composés chimiques, s’ajoute un effet mal appréhendé mais sans doute très négatif, l’effet cocktail, c’est-à-dire la combinaison des effets toxiques de diverses molécules, même à très faibles doses.
JC Nathan
Sources : France3 Régions
Libération –
Photo :Esther Michel. Eawag (Suisse)