Arrêt du plan anti-pesticides, freins aux actions pour l’environnement, le gouvernement est en train de saboter la politique environnemental dans l’agriculture.
La « pause dans la plan Ecophyto » de réduction des pesticides et les mesures prises par le gouvernement Attal provoquent la consternation. WWF, Greenpeace, Générations Futures, les apiculteurs, etc. tous sont catastrophés par ce coup d’arrêt à la lutte pour la protection des milieux naturels et de la biodiversité.
Les grands céréaliers
Le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a annoncé le 1er février la pause du plan Ecophyto et donc, de fait, l’abandon de l’objectif de réduction de 50 % des pesticides d’ici à 2030, par rapport à la période 2015-2017. Les grands céréaliers obtiennent ce qu’ils voulaient, à savoir un changement de l’indicateur actuel qui recense le nombre de traitements appliqués à l’hectare (indicateur qui permet de prendre en compte la plus ou moins grande nocivité des produits pesticides).
Dans le même état d’esprit, la Commission européenne, par la voix de sa présidente, Ursula von der Leyen, vient de proposer que l’Union européenne, renonce elle aussi à l’objectif de réduction des produits phytosanitaires.
Produits chimiques dangereux
Le recul effectué par le gouvernement français est massif. Le ministre de l’agriculture a annoncé qu’on allait abandonner les zones de non-traitement (ZNT) visant à protéger les habitations des épandages de produits chimiques dangereux pour la santé (dont des produits classés cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques pour l’homme).
C’est bien une Bérezina (une déroute) que les milieux écologistes connaissent en ce début d’année 2024. En mobilisant ses troupes par l’intermédiaire notamment de la FNSEA (qui est avant tout le syndicat de la grande agriculture productive), la fronde des agriculteurs vient de mettre à mal tous les maillons de la politique environnementale dans le secteur agricole.
Haies, bosquets, mares ou jachères
Le gouvernement vient d’obtenir de Bruxelles une dispense d’obligation des agriculteurs de réserver 3% des surfaces de leurs exploitations à des haies, bosquets, mares ou jachères. Cette mesure était cruciale pour ralentir l’effondrement de la biodiversité et protéger les pollinisateurs. Mais elle gênait particulièrement les grands agriculteurs céréaliers.
Protection des zones humides, maintien des haies (23 000 kilomètres de haies disparaissent chaque année), réimplantation de prairies (lieux de captage et de stockage de carbone)… tous les dossiers essentiels de lutte en faveur de l’environnement dans le secteur agricole viennent d’être balayés, sans pour autant résoudre les difficultés structurelles de l’agriculture française.
JC Nathan
Sources : Le monde