L’alimentation d’une femme enceinte pourrait avoir des effets bénéfiques mesurables sur le développement des enfants. Bien que logique, cette corrélation est difficile à mettre en évidence.
Une femme enceinte qui soigne son alimentation donnera vie à des enfants bénéficiant d’un meilleur neurodéveloppement (construction du système nerveux). Des chercheurs ont travaillé sur la cohorte Elfe qui suit 18 000 bébés nés en 2011 et leurs mères. Ils ont étudié 11 000 cas, et tenté d’évaluer si les enfants de femmes se nourrissant bien se portaient mieux que les autres enfants.
Alimentation de qualité
Selon les recommandations de l’Anses, une alimentation de qualité, lorsqu’on est enceinte, doit accorder une place importante aux fruits et légumes, et aux légumineuses, sources de vitamines dont la vitamine B9. Il faut aussi du fer que l’on trouve dans la viande, le poisson, les fruits de mer, de l’iode (poissons gras) ; de la vitamine A présente dans le jaune d’œuf, les fromages, le beurre, la crème fraiche.
A contrario, une alimentation comprenant trop de charcuterie et trop d’aliments transformés peut être considérée comme de qualité basse.
10% d’écart de risques de problèmes
Selon cette étude, les enfants des mamans bien alimentées présentaient un meilleur développement global à un an, un meilleur niveau de langage à deux ans, et un meilleur raisonnement non verbal à 3,5, ans. Entre les deux groupes d’enfants, on a identifié un écart de 10% de risques de problèmes cliniques de neurodéveloppement.
Cette étude est dite observationnelle : les scientifiques ne maîtrisent pas les paramètres qui sont « donnés ». La corrélation « bonne alimentation des mères » – « bon développement de l’enfant » n’est pas démontrée. Elle est suggérée, tout comme l’hypothèse que des carences alimentaires de la femme enceinte peuvent favoriser des problèmes de neurodéveloppement.
Katrina Lamarthe
Source : www.sciencesetavenir.fr