« L’alimentation des enfants entre un et trois ans est cruciale »
Professeur émérite de pédiatrie à la Faculté de médecine de Nancy, le Dr Michel Vidailhet a tenu une conférence de presse sur l’alimentation des 1-3 ans, le 11 avril 2013 à Paris, à l’invitation du Fonds Français pour l’alimentation et la santé.
Pourquoi la période 1-3 ans est-elle si importante sur le plan de l’alimentation ?
C’est la période où la croissance est la plus rapide. L’enfant grandit vite, son développement cérébral est en plein essor. C’est aussi l’époque où l’enfant développe ses goûts et ses dégoûts, avec parfois des rejets complets. Face au refus de l’enfant, il ne faut pas hésiter à présenter plusieurs fois et sous diverses formes les plats, les légumes verts et le poisson par exemple. Il faut éviter le rigorisme mais ne pas non plus laisser l’enfant décider.
Quelles sont les erreurs fréquentes des parents en matière d’alimentation des enfants ?
La première, c’est l’excès d’aliments sucrés. La consommation de biscuits, boissons sucrées, crèmes desserts, et même de jus de fruits, se fait au détriment d’aliments de meilleure valeur nutritionnelle (légumes, fruits, pain…). L’excès de sel, lié notamment à la consommation d’aliments prêts à consommer (pizzas, nuggets…) est un autre travers. Si on donne des aliments industriels, il faut choisir ceux préparés spécifiquement pour les petits.
Autre souci, les apports insuffisants en matières grasses. La baisse de l’apport de lait (fin des biberons) réduit l’apport lipidique. Il faut donc le compenser en partie en ajoutant une petite quantité de matières grasses : entre 30 et 40 g par jour, la 2° année, 40 à 50 g la troisième, en privilégiant huiles de colza et de noix en raison de leur meilleur apport en acides gras essentiels » .
Les besoins en lait sont élevés chez l’enfant en bas âge ?
Pour satisfaire ses besoins en calcium (500 mg/jour), l’enfant a besoin de 500 ml de lait par jour. Il est souhaitable de se tourner vers le lait de croissance qui a l’avantage d’avoir une teneur en protéines plus faible que celle du lait de vache et d’assurer un apport complémentaire en lipides (en particulier en acides gras essentiels), en fer, en vitamine D et E. Avec le lait de croissance, on peut se rapprocher des apports recommandés en vitamine D, à savoir 15 microgramme par jour, selon l’Institute Of Medicine » (IOM).
Que pensez de la tradition française du quatre repas par jour ?
Beaucoup de pays nous envient l’habitude d’avoir quatre prises alimentaires par jour. Entre autres avantages, cela empêche le grignotage de s’installer. En principe, le petit déjeuner devrait assurer 25% des apports caloriques quotidiens, avec du lait (ou laitages, fromage), des céréales (pain, biscottes…), des fruits. Le déjeuner de midi permet de passer à partir de un an de trois à cinq composantes (entrée, plat protéiné, légumes et céréales, fromage, fruit), le goûter, le dîner (féculent ou légume, lait de croissance ou laitage, fruit cru ou cuit).
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