Les enfants : trop de viande et de protéines

0
5065
enfants protéines

Les enfants mangent-ils trop de viande et de protéines ? La question a été relancée bruyamment par Greenpeace France. Non sans pertinence.

 

 

Les enfants sont trop carnivores ? Greenpeace a affirmé que les cantines scolaires servaient entre deux et six fois trop de protéines aux enfants par rapport aux recommandations nutritionnelles officielles. La célèbre ONG a probablement exagéré le trait, tout en pointant un vrai problème : l’excès de protéines de l’alimentation des enfants.

 

 

50 g de viande

 

 

Le Plan de santé publique PNNS (Programme National Nutrition Santé) donne cette recommandation. Pour les enfants de 4 à 5 ans, au déjeuner ou au dîner, une portion de 50 g par jour de viande ou de poisson, ou bien un oeuf, ou une tranche fine de jambon ou une tranche de blanc de poulet. Pour un enfant de 12 ans ou un adolescent, la portion est doublée, soit 100 g par jour de viande ou de poisson (ou deux oeufs).

 

 

7 g de protéines

 

 

Pour mémoire, 50 g de viande apportent environ 10 g de protéines. Mais selon certains nutritionnistes, même cette recommandation serait un peu trop élevée. Une portion de 7 grammes de protéines par jour suffirait (environ 35 grammes de viande).   Soit un petit morceau de viande. Ce n’est probablement pas ce modèle alimentaire qui prédomine.

 

Il y a fort à parier que les enfants mangent bien plus que 7 à 10 g de protéines à la cantine, sachant leur peu d’empressement pour les légumes. A la maison, ce n’est pas mieux. Les parents craignent souvent de « sous-alimenter » leurs enfants et de « ne pas leur donner assez de force ». D’où de trop fortes rations de protéines problématiques pour la santé.

 

Lire aussi : Les enfants végétariens : une alimentation à soigner

 

 

 

Des liens entre excès d’apports en protéines et obésité

 

 

 

En 2011, une étude hollandaise menée sur 120 enfants de 4 à 13 ans, mettait en lumière un risque de surpoids sur le long terme lié à un excès de protéines durant la petite enfance. Une étude menée par l’Université de Porto parue dans la revue International Journal of Obesity va dans le même sens. Elle établit des corrélations entre les apports élevés en protéines au début de l’enfance, avec l’Indice de Masse Corporelle, le fonctionnnement de la glycémie (taux de sucre dans le sang) quelques années plus tard.

 

En réalité, il est fortement recommandé de ne pas dépasser les apports recommandés en protéines et de varier les sources de protéines pour apporter tous les acides aminés indispensables.

 

Katrina Lamarthe

 

Sources : www.lanutrition.fr

www.secteurfrancaisdesalimentsdelenfance.com

 

Photo : 123 rf