Nouveau circuit court, sorte d’AMAP version numérique, « la Ruche qui dit Oui » est en train de prendre sa place dans la distribution alternative de produits alimentaires.
La première Ruche qui dit Oui a ouvert ses portes à Fauga, un bourg aux environs de Toulouse, en septembre 2011. Depuis, ce circuit court, comme on nomme les systèmes de distribution directe entre producteurs et consommateurs, a essaimé dans toute la France. Il compte désormais un réseau de 370 Ruches, 2500 producteurs, plus de 50 000 clients qui passent commande et vont régulièrement récupérer leurs produits dans un des points de distribution.
Une plate-forme de e-commerce
Au cœur du système de la Ruche, une plate-forme de commerce électronique qui permet de connecter consommateurs et producteurs. Chaque Ruche (entité locale) a son propre site abrité par la plateforme. Idem pour le producteur qui a son espace de commerce dédié grâce auquel il gère son catalogue de produits, ses prix, ses ventes, sa facturation, le minimum de commandes à atteindre pour une livraison.
Comment ça marche
A chaque Ruche, un responsable, gestionnaire du point local, qui met en ligne les produits fermiers disponibles chaque semaine. Les consommateurs ont six jours pour passer commande sur le site. Il n’y a aucune obligation d’achat, aucun abonnement. Si les commandes minimum sont atteintes, la livraison est effectuée. Le consommateur reçoit une confirmation et il est « débité » de la commande. Le jour J, le producteur livre ses produits et le consommateur passe les prendre.
Les produits disponibles
On trouve dans une Ruche des fruits et légumes, viande, fromages, laitages, pain, boissons et autres produits d’épicerie. Les produits ne sont pas certifiés bio mais les producteurs, souvent des jeunes producteurs qui démarrent et s’engagent à limiter les traitements pesticides.
Prix et rémunération
Les prix de vente ne semblent pas beaucoup plus bas que dans le commerce mais les producteurs sont mieux rémunérés. Les prix sont fixés par les producteurs eux-mêmes et sont censés être justes et équitables. Le producteur-vendeur paye 16,7% de son chiffre d’affaires pour rémunérer les services liés à la Ruche : 8,35% pour le responsable local de la Ruche, 8,35% pour les frais de structure liés à la plateforme Internet et à la gestion technique et commerciale du réseau.
Différence avec les AMAP
La Ruche qui dit Oui n’implique pas le même engagement que les AMAP. Il n’y a pas d’abonnement à l’année et d’obligation d’enlèvement de produits. Le membre (client) d’une Ruche participe à une autre forme d’économie mais il ne met pas spécialement en avant une démarche solidaire. La Ruche qui dit Oui revendique néanmoins son appartenance à l’économie sociale et solidaire. L’entreprise dit œuvrer en faveur d’une production humaine, écologique, juste.
JC Nathan
Sources :
www.challenges.fr
www.laruchequiditoui.fr