Les abeilles meurent en masse, ces dernières années, car les ruches affaiblies, envoient à l’extérieur de trop jeunes butineuses.
Les abeilles connaissent ces dernières années des mortalités très inquiétantes : de l’ordre de 30 à 90% des populations des ruches. Toutes les explications ont été avancées : les parasites (en particulier, le varroa), les champignons, les insecticides et la pollution chimique…. Les chercheurs ont même pensé que ces facteurs se combinaient pour fragiliser les colonies d’abeilles.
Autorisées à sortir
Une récente étude mentionnée par l’Académie américaine des sciences apporte un éclairage complémentaire inédit : l’âge des abeilles. Les abeilles qui partiraient butiner seraient beaucoup trop jeunes. En principe, la répartition des tâches est très liée à l’âge de l’abeille. Elles sont d’abord, nourrices, puis ouvrières au sein de la ruche, s’attelant à diverses tâches (couveuses, cirières, nettoyeuses, magasinières, calfeutreuses, ventileuses, gardiennes …). Puis elles sortent pour butiner le nectar, récolter du pollen, ramener de l’eau, de la propolis (Lire Propolis, l’un des trésors de la ruche)…. Elles ne sont « autorisées » à sortir qu’à un âge avancé, entre deux et trois semaines. Rappelons qu’en été, l’espérance de vie d’une abeille est d’environ cinq à six semaines.
Emetteurs radio
Les chercheurs ont suivi des abeilles au moyen d’émetteurs radio et identifié des butineuses très jeunes. Ils ont constaté que celles-ci mourraient plus souvent que leurs congénères adultes. Pourquoi la ruche envoie-t-elle des abeilles jeunes et donc plus vulnérables ? Sans doute en raison de l’affaiblissement de la ruche, d’une baisse de la population et de la nécessité de ramener assez de nectar pour nourrir la colonie d’abeilles.
Perte de vitalité
En soulignant cette division du travail peu orthodoxe, les chercheurs américains aident à mieux comprendre ce que l’on nomme l’effondrement de la colonie (la mortalité soudaine d’une très grosse partie des abeilles). Le problème de fond reste entier, à savoir la perte de vitalité des abeilles et des pollinisateurs (Lire Mauvaise récolte et fragiles abeilles). Une menace pèse sur la pollinisation (fantastique service rendu par la nature) et donc sur la production de fruits et de légumes dans le monde. Elle est probablement pas prise assez au sérieux.
Bernard Duran
Source : www.lemonde.fr/planete
http://rhone-apiculture.fr
Photo : www.elishean.fr