Des herbicides bio et des pesticides bio commencent à apparaître qui pourraient remplacer le Round up (à base de glyphosate). Rappelons que la Commission européenne a de nouveau autorisé le Round up en janvier 2018, malgré les risques associés à ces produits chimiques.
Des herbicides et des pesticides bio pour remplacer un produit comme le Round up de Monsanto ? Cela existe. Il est possible de cultiver sans être contraint d’utiliser le Round up à bas de glyphosate, une molécule de plus en plus suspectée d’induire de graves troubles du métabolisme.
Bio-stimulants à base d’extraits végétaux
Ces pesticides bio, des grandes villes comme Bordeaux qui ont banni les traitements chimiques, les utilisent déjà. L’un des acteurs importants dans le secteur est Eco-Agri, un distributeur de produits bio-stimulants, implantée à Segonzac, près de Brive en Corrèze. Ces produits fabriqués à partir d’extraits végétaux et d’algues marines en rétablissant la vie microbienne des sols, renforcent le système immunitaire des plantes et les aident à se défendre contre tous les agresseurs. On parle de « stress abiotique ». Les sols sont plus riches en nutriments et il faut moins les arroser, ce qui est source d’économies.
Autorisation de mise sur le marché
Selon le site notreterre.org, Eco-Agri possède un désherbant bio qui peut remplacer le glyphosate, mais la société n’a pas réussi à obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) très coûteuse à obtenir. D’autres sociétés productrices de phytosanitaires bio se heurtent à la même difficulté. Décrocher une autorisation de mise sur le marché est un processus administratif lourd et coûteux. Osmobio, un fabricant de produits biologiques pour le jardinage, a mis au point un désherbant naturel efficace, garanti non toxique par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Mais la société n’a pas encore réussi à décrocher le sésame règlementaire de l’Anses.
Bouillie bordelaise
Si la solution réside sans doute dans l’avènement d’une nouvelle génération de pesticides bio, conçus pour une agriculture propre, il ne faut pas non plus idéaliser les traitements naturels, rappellent certains observateurs. L’exemple le plus célèbre est bien sûr celui de la bouillie bordelaise, mélange de sulfate de cuivre et de chaux, très utilisée en agriculture bio, qui finit par empoissonner les sols du fait de l’accumulation de cuivre.
Agriculture respectueuse
Selon de nombreux partisans d’une agriculture alternative, l’avenir passe autant par de nouveaux traitements bio de cultures, que par le déploiement de techniques agricoles comme la rotation des cultures, le couvert végétal, la suppression des labours qui laissent moins de place aux mauvaises herbes et aux parasites et réouvrent la voie d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
JC Nathan
Sources : www.ecoagri19.com