Les nouveaux OGM seraient l’un des points sensibles des négocations en cours sur le commerce international. Les Etats-Unis feraient pression pour les faire passer en force.
Les grandes firmes multinationales de l’agrochimie seraient en train de faire pression dans le cadre des négociations pour le traité transatlantique de libre échange (Tafta), pour faire passer en Europe les nouveaux OGM. C’est l’accusation portée par trois ONG, Greenpeace, GeneWatch UK et le Corporate Europe Observatory qui dénoncent l’intense lobbying du gouvernement américain.
OGM classiques
Les nouveaux OGM sont une nouvelle génération de plantes génétiquement modifiées. Dans un OGM classique, on introduit un nouveau gène dans le génome de la plante pour lui faire exprimer une nouvelle propriété. Certains maïs ou cotons génétiquement modifiés vont produire un insecticide, d’autres plantes vont être tolérantes (résister) à certains herbicides. Typiquement, des plantes OGM vont résister aux herbicides contenant du glyphosate (par exemple le Roundup), ce qui va permettre aux agriculteurs de traiter les cultures sans s’inquiéter des retombées sur les plantes.
Mutations du génome
Avec les nouveaux OGM, parfois dénommées New Plant Breeding Techniques (NPBT), les laboratoires induisent des mutations du génome de la plante. Au fur et à mesure, ils sélectionnent les mutants les plus intéressants comme une résistance à des agresseurs (insectes, champignons…), à la sècheresse, croissance rapide…. Selon une définition stricte, il s’agit bien d’OGM.
Pressions des semenciers
La Commission européenne devait rendre un rapport pour décider si ces nouveaux OGM rentraient ou non dans la législation restrictive imposée par l’Europe vis-à-vis des OGM et limitant l’accès du marché européen. Le rapport tarde à être publié en raison des pressions des grands semenciers et du gouvernement américain qui feraient de ce point un objet de litige.
Nouvelles batailles
Les « nouveaux OGM » sont au coeur de nouvelles luttes entre industriels et « environnementalistes ». les industriels demandent d’évaluer au cas par cas ces nouvelles techniques d’obtention de plantes par modification génétique. Quelques jours plus tard, Plusieurs associations ont quitté les discussions au sein du Haut conseil des biotechnologies pour alerter sur les pressions exercées par les industriels de l’agrochimie.
JC Nathan
Sources : www.lemonde.fr
www.actu-environnement.com
Photo : L’Usine nouvelle