L’huile de palme est l’huile la plus consommée au monde. On la trouve dans un grand nombre de produits alimentaires et de cosmétiques. Or, c’est un produit hautement sensible sur le plan écologique.
L’exploitation débridée des cultures de palmier, en Malaisie et en Indonésie notamment, est à l’origine de déforestations massives.
Ennemie de la forêt
Consommer de l’huile de palme n’est pas innocent. Comme le dénoncent Greenpeace, WWF et diverses ONG, la monoculture du palmier à huile menace les forêts primaires, sanctuaires de la biodiversité planétaire, en Indonésie et en Malaisie, en particulier sur les îles de Sumatra et Bornéo. La Malaisie est couverte à 70% de forêts, dont 45% de forêt naturelle protégée. En 2009, le pays avait déjà dévolu environ 15% de ses terres (4,3 millions d’hectares) aux plantations de palmier à huile.
A Sumatra, la forêt est menacée de disparition. La progression des cultures laisse envisager le pire. Le gouvernement indonésien a pour objectif d’atteindre 14 millions d’hectares de plantations de palmier à huile. Or, l’Indonésie est déjà l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, derrière la Chine et les Etats-Unis.
Les industriels sous haute surveillance
Les industriels agro-alimentaires raffolent de l’huile de palme. Ils en incorporent dans tous leurs produits (voir liste). En une trentaine d’années, la production mondiale a grimpé jusqu’à 45 millions de tonnes. Cette matière première est bon marché et se prête aisément à la transformation. A 600 euros la tonne en 2010, l’huile de palme est bien moins chère que l’huile de tournesol ou d’arachide. La plante est connue pour un rendement à l’hectare huit fois plus élevé que le soja ou le colza !
Mais les campagnes de dénonciation menées par les grands ONG ont commencé à porter leurs fruits. Unilever a interrompu ses contrats fin 2009 avec le groupe indonésien Sina Mas, l’un des premiers producteurs au monde. Findus, Cadbury, Kraft ont mis un frein à leurs achats. En France, des grands distributeurs comme Casino ou Auchan se sont engagés à retirer progressivement de leurs rayons des produits incorporant cette huile. Nombre de groupes hésitent de plus en plus à ternir leur image en associant leur nom à cette huile.
Palmiers certifiés « développement durable »
L’avenir du palmier à huile réside sans doute dans la « certification durable » promue par l’association RSPO (Roundtable on Sustainable Oil) qui prône des méthodes de culture respectueuses de l’environnement et des populations locales. Une première plantation a été labellisée en 2008. Beaucoup reste à faire, en particulier dans la définition des cahiers des charges et de leur application. Mais l’avancée est notable. Un groupe comme Nestlé a promis de ne travailler qu’avec cette filière dès 2015.
Santé : des graisses saturées nocives
Avec environ 45% de graisses saturées, contre 15% pour l’huile d’olive et 10% pour l’huile de noix, l’huile de palme est peu recommandable. A trop forte dose et sur longue période, ces graisses saturées sont source de problèmes vasculaires et cardiaques (risques d’infarctus). Le problème avec l’huile de palme est que le consommateur ne connaît pas la dose qu’il absorbe quotidiennement : les étiquettes mentionnant volontiers huile végétale ou 100% végétale, sans plus de précision.
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Interview : Darrel Webber, secrétaire général de RSPO