Le géant allemand de l’agrochimie, Bayer, qui a acheté Monsanto en 2017, a accepté de payer 10 milliards de dollars pour régler globalement les indemnités liées aux procédures à l’encontre du Round-up, suspecté de déclencher des cancers.
La firme allemande Bayer, propriétaire de l’américain Monsanto, a accepté de payer entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars (entre 8,9 et 9,6 milliards d’euros) pour régler l’ensemble des litiges liés aux soupçons d’effets cancérogènes du Round-up, l’herbicide le plus vendu au monde, et de sa molécule active, le glyphosate. Cet accord suit un premier désaveu infligé par la justice en 2018, lors du procès intenté par l’agriculteur Deewayne Johnson.
Les bénéfices d’une année
Le montant est très significatif : environ les bénéfices du groupe pour l’année 2019. Il reste pourtant inférieur au risque global présenté par plusieurs dizaines de milliers de plaintes en cours aux Etats-Unis. Pour les plaignants, l’accord leur permet de toucher rapidement et avec une certitude une indemnisation, avantage significatif pour certaines personnes gravement malades.
Cancérigène probable
Cinq ans après que le Centre international contre le Cancer (Circ), entité liée à l’OMS, a classé le Round-up comme cancérigène probable, le caractère extrêmement nocif du glyphosate et son caractère semble de plus en plus avéré. L’avenir dira si cette succession de procès, de plus en plus souvent perdus par Bayer, aboutit in fine au retrait du Round-up. On en est sans doute encore loin. Pour preuve, un juge de Californie vient de rejeter la demande que soit obligatoirement inscrit sur les paquets de Round up une mention sur les dangers provoqués par l’utilisation du pesticide.
Et pour ceux qui s’inquièteraient de la santé du géant de la chimie et des phytosanitaires, qu’ils se rassurent. La division Crop Sciences (semences, pesticides) a vu ses profits augmenter de 81% en 2019. Bayer a fait 11,5 milliards d’euros de profits l’an dernier.
Eric Allermoz
Sources : lemonde