Le goût du gras mène à l’obésité

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produits charcuterieLes personnes attirées par le gras ont davantage de risques de devenir obèses. Le risque est encore aggravé quand on aime le gras et le salé. Les personnes préférant les sucres naturels ne sont pas touchées.

 

Les préférences sensorielles pour le gras jouent un rôle prépondérant dans l’apparition de l’obésité. A partir de données issues de la cohorte NutriNet-Santé, Caroline Méjean, chargée de recherche Inra à l’EREN (Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle) avait déjà mis en évidence que les sujets obèses et en surpoids avaient une attirance plus forte pour la sensation de gras que les individus de poids « normal ». Ce qui peut paraître pour une évidence n’en est pas une, notamment parce que les personnes n’ont pas conscience de leur attirance.

 

Apports en charcuteries et fromages

 

Aurélie Lampuré, chercheuse doctorante et Caroline Méjean ont étudié cette fois le risque d’obésité en fonction de l’attirance pour le gras, le sucré et le salé. Les résultats de cette étude ont été publiés dans l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity. L’étude montre que les individus plus attirés par le gras ont une alimentation plus déséquilibrée. Leurs apports en viandes, charcuteries, fromages, produits gras et sucrés sont plus élevés et ils mangent moins de fruits et de produits céréaliers complets. Ce type de consommateur a un risque deux fois plus élevé de devenir en surpoids ou obèse que les personnes classiques.

 

Gras sucré et gras salé

 

Deux sous-catégories sont à risques. Les femmes fortement attirées par la sensation de « gras-sucré ont un risque 1,7 fois plus élevé de devenir obèse que les autres. Les hommes attirés par la sensation de « gras-salé » ont un risque 2,7 fois plus élevé ! En revanche, les personnes attirées par les sucres naturels, consomment spontanément des fruits et des produits céréaliers complets, mais peu de viandes, charcuteries et sodas. Par conséquent, elles ont un faible risque de devenir obèses.

 

Les scientifiques conseillent de compléter les campagnes d’information sur une bonne alimentation, par des conseils individualisés aux préférences des individus, des ateliers d’éducation sensorielle afin de ré-éduquer le palais des individus. Au passage, ils suggèrent aux industriels de réduire la teneur en graisses, sucres et sel, des aliments.

 

Aurélie Laroche

 

Source : Associations between liking for fat, sweet or salt and obesity risk in French adults: a prospective cohort study par Aurélie Lampuré, Katia Castetbon, Amélie Deglaire, Pascal Schlich, Sandrine Péneau, Serge Hercberg et Caroline Méjean, International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, Juillet 2016