Elevages de poulets industriels : le choc culturel

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elevages volailles

Malgré le tournant en faveur des œufs de poules élevées en plein air et la vogue bio, les élevages industriels de poulets sont  prédominants en France. 

 

 

Bio, label rouge, plein air, fermier… certes. Mais l’élevage industriel de volailles reste prédominant tout simplement parce qu’il s’agit d’un secteur économique phare pour la France.

 

 

850 millions de poulets

 

 

Le secteur de l’élevage de volailles représente environ 14 000 éleveurs (99 000 emplois), à l’origine de 1,8 millions de tonnes de viande chaque année (dont 850 millions de poulets). En France, on consomme en moyenne 26 kilos de volailles par habitant et par an.

 

 

Gambadant dans des prés verdoyants

 

 

Le principal syndicat d’éleveurs de volailles, le Synalaf, aime à mettre en avant les volailles fermières Label rouge, gambadant dans des prés verdoyants. Mais la réalité nationale de l’élevage est moins romantique. Pour ce qui est du poulet, le Label rouge ne pèse que 16% de la production française, le bio environ 1%.

 

 

Sept élevages sur dix industriels

 

 

En réalité, sept à huit élevages sur dix en France sont intensifs. Même si la filière avicole fait des progrès sur certains points (l’exposition des animaux aux antibiotiques a baissé de 43% en cinq ans), la souffrance (voire la maltraitance) des animaux (densité de l’élevage, fragilité osseuse et musculaire, pathologies diverses) reste une caractéristique des élevages standards.

 

 

Contestations des citoyens

 

 

Entre les impératifs de productivité du secteur, et les nouvelles perceptions de consommateurs citoyens, le choc culturel est inévitable. Les élevages industriels existants ou les projets font l’objet de fortes contestations.

 

A Lescout, près de Castres, dans le Tarn, un élevage de 185 000 poules  a été soupçonné l’été dernier de causer des cancers. Dans les Côtes du Rhône, deux projets d’élevage de 30 000 poules et/ou poulets à chair, à Valréas et à Vinsobres, sont attaqués par des habitants qui craignent les retombées négatives des élevages sur l’environnement et la qualité de vie.

 

 

2,7 milliards d’investissements

 

 

Un peu partout en France, des citoyens marquent leur défiance vis-à-vis des projets d’élevage industriel, moyens ou grands. De leur côté,  l’industrie agricole et les pouvoirs publics, cherchent à sauver l’un des champions nationaux. La filière a prévu d’investir 2,7 milliards d’euros dans les cinq ans à venir pour rester un des leaders européens.

 

JC Nathan

 

Sources : www.volaille-francaise.fr

France Agrimer. Les marchés des produits laitiers, carnés et avicoles Bilan 2018 Perspectives 2019