De plus en plus de pays disent « non » au foie gras. Pas la Chine qui en raffole et stimule les exportations de la filière française, filière sous le feu des critiques des mouvements pro-vegan.
Dans le jargon économique, la Chine est un marché à très fort potentiel pour le foie gras (10 millions d’euros) et pour les produits de la filière (38 millions d’euros), selon le CIFOG, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras.
Interdiction du gavage de force
La France, premier producteur de foie gras au monde avec 16 000 tonnes (80% de la production mondiale), a trouvé avec ce partenaire commercial, un ballon d’oxygène à l’export pour une activité de plus en plus critiquée.
Lire : Le foie gras, la France divisée en deux
Le foie gras a de plus en plus mauvaise presse à l’étranger. De nombreux pays européens (Allemagne, Autriche, Italie, Royaume-Uni, Pays- Bas, Danemark, Finlande, République tchèque, Suisse, Pologne…) ont déclaré illégal le gavage de force des canards. Gavage forcé qui est la technique au cœur de l’engraissement des canards. La Californie, et l’Etat de New-York ont décidé d’interdire la commercialisation du foie gras à partir de 2022.
Lire : Foie gras et souffrance animale
Des chefs étoilés renoncent à le programmer
En France, les associations de défense des animaux comme L 214 ont mené un long travail de sensibilisation du public et de dénonciation des violences faites aux canards et aux oies, rappelant que « le foie gras » est une maladie chez ces volatils. L’image de marque du foie gras a commencé à être écornée. De nombreux chefs étoilés ont fini par renoncer à mettre sur leur carte ce produit emblématique, de peur de se voir leur propre réputation entachée.
Pas prête au foie gras vegan
Ce produit reste néanmoins très apprécié des Français. Neuf Français sur dix déclarent en consommer régulièrement. Chaque année, les Français en consomment environ 13,5 tonnes. La filière foie gras qui représenterait environ 30 000 professionnels n’est pas encore prête à se reconvertir dans le foie gras vegan.
Katrina Lamarthe
Source : www.liberation.fr