Le foie gras divise la France en deux camps : ceux qui en font toujours leur mets préféré au moment des fêtes, ceux qui ne veulent plus cautionner ce mode d’élevage et le gavage assimilé à de la maltraitance animale.
Environ 60 % des Français se déclarent fermement opposés au gavage. En 2009, ils n’étaient que 44 % favorables à l’interdiction du gavage. Quant à ceux qui refusent d’en acheter, leur nombre augmente aussi. Selon les sondages les plus récents, quatre Français sur dix refusent aujourd’hui d’acheter du foie gras pour des raisons éthiques liées à la souffrance animale. Petit à petit, les consommateurs se mettent en accord avec leurs principes et décident de se passer de foie gras à table.
Des stars anti-foie gras
Une volée de célébrités a fortement accompagné ce mouvement anti-foie gras en prenant parti publiquement. Le regretté Joël Robuchon fut l’un des précurseurs en 2013. Il y a quelques mois, c’est Pamela Anderson, l’ex-star de Alerte à Malibu, végétarienne convaincue, qui a pris position contre le foie gras, en demandant au chef étoilé Gordon Ramsay de le retirer de la carte.
Le front anti-foie gras reprend le plus souvent l’argument de la maladie du foie gras. Selon les défenseurs des animaux, les canards sont atteints de stéatose hépatique, un état pathologique, comparable à une cirrhose. Un argument également balayé par le camp pro-foie gras.
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Une industrie nationale
Néanmoins, le foie gras est loin d’avoir déserté les rayons des supermarchés. La France reste le premier producteur et le premier consommateur mondial de foie gras. On produit environ 19 à 20 000 tonnes de foie gras en France et on en consomme environ 14 000 tonnes. D’autres pays sont producteurs mais dans des proportions beaucoup plus modestes de l’ordre de 2 à 3000 tonnes.
Une tradition
Le foie gras est tout à la fois une tradition, un savoir-faire et une économie. Selon les représentants de la filière, ce sont plus de 100 000 emplois (directs et indirects) qui sont impliqués, avec des élevages situés pour l’essentiel en Aquitaine, Limousin, Auvergne et Midi-Pyrénées.
Pour les professionnels et pour les amoureux en général, pas question d’assimiler toute pratique de gavage à de la maltraitance. Selon eux, les élevages de taille artisanale travaillent sans infliger de souffrance à l’animal. La pratique remonte à l’Antiquité. Une sorte de caution historico-culturelle en quelque sorte.
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