La spiruline, une micro-algue provenant de cyanobactéries, est un produit riche en nutriments, mais il faut bien la choisir et se méfier de certains risques.
La spiruline est l’un des compléments alimentaires les plus en vogue ces dernières années, tout spécialement chez les végétaliens pour qui elle est synonyme d’apport de protéines.
Concentré de protéines
Surnommée l’algue bleue, cette micro algue appartient à une famille de bactéries, les cyanobactéries, apparues sur terre il y a 3,8 milliards d’années. Produite désormais de façon industrielle dans des pays proches de l’Equateur (Inde, Mexique, Afrique de l’Ouest), la spiruline est un concentré de protéines (60 à 70% de la matière sèche ) avec un excellent profil d’acides aminés (la plupart des acides aminés dits essentiels sont présents).
Régimes hyperprotéiques
La spiruline est également riche de vitamines (B12, E, et de bêta-carotène, précurseur de la vitamine A), de minéraux (potassium, calcium, magnésium, sodium …) et d’oligo-éléments (zinc, sélénium, manganèse, fer, cuivre… Ce « super-aliment » est souvent inscrit dans les régimes hyperprotéiques de lutte contre la malnutrition et la dénutrition.
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Biodisponibilité
Malgré son beau profil nutritif, l’algue bleue ne peut prétendre occuper une place centrale dans l’alimentation ou répondre à toutes les attentes en matière de santé. Tout d’abord, il y a des questions sur la biodisponibilité des micro-nutriments. La vitamine B12 semble peu « active » pour l’organisme humain.
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Des précautions à prendre
Ensuite, il y a des précautions à garder à l’esprit. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), à la suite de la signalisation de cas d’effets indésirables, a réalisé une étude en 2017 qui rappelait les risques associés à cette consommation. L’Agence a mentionné le risque de la présence de cyanotoxines (en particulier, des microcystines), de bactéries ou des éléments traces métalliques (plomb, mercure, arsenic).
Circuits d’approvisionnement contrôlés
Elle conseille de privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics : conformité à la réglementation française, traçabilité, identification du fabricant. Compte tenu de son mode de fabrication, il est crucial que le producteur maîtrise la qualité des eaux et les procédés d’obtention de la cyanobactérie.
L’agence met en garde les personnes sujettes à allergies qui pourraient faire de mauvaises réactions, ainsi que les personnes atteintes de phénylcétonurie, une maladie génétique rare.
Dose limite en bêta-carotène
Autre point de vigilance, la dose en bêta-carotène à ne pas dépasser. La consommation de 5g/j de spiruline apporte de 7 à 8,5 mg de bêta-carotène. Or, la limite d’apport quotidien en bêta-carotène par les compléments alimentaires est estimée à 7 mg/j (dose venant s’ajouter aux apports spontanés). En conséquence de quoi, seule une consommation modérée d’une spiruline de qualité semble être totalement sans risques.
Eric Allermoz
Sources : anses