Avec le changement climatique, les nuages s’amoncellent sur les cultures de cacao et sur l’avenir du chocolat.
Des plantations de cacao asséchées ? Le prix des tablettes de chocolat multiplié par cinq ou dix ? L’amateur de chocolat commence à cauchemarder. Pourtant, parmi les nombreuses et désastreuses conséquences du réchauffement climatique, émerge désormais ce scénario.
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Des sols de plus en plus secs
La plante cacao ne pousse qu’à l’équateur car elle a besoin de beaucoup de chaleur. On aurait pu penser que le réchauffement lui était favorable. Mais les cacaoyers ont également besoin de beaucoup d’humidité et de pluies abondantes. C’est là que le bât blesse. La hausse des températures moyennes va demander à la plante de puiser davantage d’eau dans le sol. Or, les sols seront plus secs. L’évapotranspiration de la flore sera moins élevée et les précipitations seront plus faibles.
Des fèves plus petites
Un cycle dépressif pour les plantes va s’amorcer. Des signes avant-coureurs sont déjà visibles. Selon l’ONG Rainforest Alliance, l’Indonésie a vu les rendements des plantations de cacaoyers diminuer de moitié, en partie à cause des sécheresses. La situation du Ghana et de la Côte d’Ivoire qui produisent à eux deux plus de la moitié du cacao mondial ne semble pas plus avantageuse. La sècheresse y sévit sévèrement et la production de fève de cacao s’annonce mauvaise cette année. Les fèves de cacao sont plus petites et donnent moins de beurre de cacao.
Pénurie pour 2020
Les experts commencent à évoquer le scénario catastrophe : la pénurie pour 2020. D’autant qu’un nouveau cercle vicieux apparaît. Pour contrecarrer la baisse des rendements, les pays producteurs pourraient étendre les surfaces à cultiver, ce qui va accentuer les déforestations et détériorer encore les phénomènes d’évaporation – précipitations.
Dans un contexte mondial déjà marqué par l’arrivée des consommateurs indiens et chinois, les amateurs de chocolat peuvent effectivement s’interroger. Ils ont peut-être dégusté les dernières boîtes et tablettes commercialisées à des prix raisonnables…
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Aurélie Laroche
Sources : www.20minutes.fr
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