Les Français pourraient bientôt manquer de riz basmati, leur variété préférée, ou le payer 25 à 30% plus cher. En 2012, le prix de la tonne de basmati a bondi de 530 euros à 890 euros.
« La hausse est particulièrement brutale » estime Thierry Liévin, président du syndicat de la rizerie française. Selon ce spécialiste, les stocks de riz chez les importateurs sont au plus bas (un mois de stock). Une petite pénurie pourrait se faire sentir, car il faut compter un mois et demi de transport maritime pour s’approvisionner.
Habituellement livrés en début d’année, après la récolte d’automne, n’ont pas encore été approvisionnés cette année. D’où un soupçon de manœuvre spéculative de la part des exportateurs ou des négociants.
Reine du parfum
Le riz basmati (nom hindi qui veut dire Reine du parfum) est une variété peu répandue produite dans le Punjab, une région frontalière entre l’Inde et le Pakistan. La production annuelle de ces deux pays atteint un peu moins de 7 millions de tonnes, contre une production mondiale d’environ 487 millions de tonnes. Il semblerait que les producteurs indiens se soient un peu éloignés de cette variété en 2012, après avoir pâti des mauvais cours du basmati en 2010 et 2011. En fait, cette production très régionalisée est soumise à de véritables effets de yo-yo. Elle connaît des hausses et des chutes de prix violentes, avec d’inévitables spéculations à la clef. Début 2008, le cours de la tonne de riz basmati avait déjà grimpé jusqu’à 1300 dollars, soit sensiblement le même niveau (élevé) qu’aujourd’hui.
Pour les importateurs européens, la situation est inconfortable. Leurs prix d’achat s’envolent. Mais de l’autre côté de la chaîne, la grande distribution est peu encline à répercuter la hausse des prix du basmati aux consommateurs. D’autant que les cours mondiaux des autres variétés de riz restent assez stables.
Les Européens, fans du basmati
En France, un paquet sur trois acheté en grande surface est du basmati, loin devant le riz thaï, une autre variété de riz parfumé. Les Français en ont presque oublié les qualités de leur riz de Camargue. En Angleterre, on est encore plus fan de basmati (notamment, en raison de la présence de fortes communautés indiennes et pakistanaises). Cette année, le consommateur français devrait avoir à choisir : soit accepter une hausse sensible de son riz favori, soit tester d’autres variétés. Peut-être une occasion de redécouvrir le riz de Camargue ?
A lire la fiche complète : Le riz
Source : www.lemonde.fr
www.franceinter.fr