Les baies de Goji font partie des aliments auxquels on prête des vertus miraculeuses. Mieux vaut reconnaître ses apports réels, en particulier en anti-oxydants, sans verser dans l’irrationnel.
Le lyciet de Barbarie (Lycium barbarum) ou lyciet de Chine (famille des Solanaceae, comme la tomate) est un petit arbuste qui pousse dans les régions du nord-ouest de la Chine, Mongolie, dans l’Himalaya et au nord du Tibet. Il produit des petites baies rouge orangé allongées très populaires en Chine que l’on a dénommé sur le plan commercial Goji (en chinois gouqi).
Des visées thérapeutiques multiples
La pharmacopée chinoise utilise depuis deux millénaires des extraits de cette plante (décoction de baies séchées, écorce de racines…) en association avec d’autres plantes pour des raisons thérapeutiques variées : soulager et protéger le foie, les reins, protéger la vue, lutter contre la fatigue, l’infertilité, les problèmes respiratoires…
Un marketing très soutenu
La popularité du Goji en Europe tient probablement à l’efficacité des campagnes marketing de producteurs chinois de lyciet du Ningxia dans les années 1980. A lire les sites spécialisés sur le Goji, la consommation de cette plante assurerait une longévité hors du commun. Le Goji est « le plus puissant agent anti-vieillissement découvert sur la planète », peut-on lire. Cette idée vient de loin puisque la vertu supposée du lycium est mentionnée dans d’anciens manuels taoïstes, tout comme dans l’Epopée de Gilgamesh, récit légendaire de Mésopotamie rédigé au XVI°-XVII° avant Jésus-Christ.
On vante aussi les mérites anti-cancer de cette baie, anti-maladies auto-immunes, etc… Mais à ce jour, aucune recherche significative n’a pu mettre en évidence les vertus miracles de cette plante.
Les constituants exacts du Goji
Ce fruit est riche en vitamines B, vitamine E, en vitamine (42 mg pour 100 g de fruit, un peu moins que le citron ou l’orange), en minéraux divers (potassium, zinc, fer, calcium, sélénium…). Les baies de Goji sont riches en polysaccharides (conjugés de glycane, de peptides et protéines – les polysaccharides les plus répandus du règne végétal sont l’amidon et la cellulose). Mais ce qui contribue à leur forte notoriété, c’est la présence importante de caroténoïdes (zéaxanthine, béta-carotène…), et de flavonoïdes, c’est-à-dire de puissants anti-oxydants.
Selon certains scientifiques, la conjugaison, propre au lycium, des vitamines C et E, des caroténoïdes, des flavonoïdes, des acides phénoliques et des polysaccharides, contribue à freiner les dégradations oxydatives liées aux radicaux libres qui sont sources de vieillissement. Mais le Goji le ferait dans des proportions finalement tout à fait normales. Les baies seraient plus anti-oxydantes que divers fruits et légumes mais moins que des plantes comme le thé (à la valeur antioxydante dix fois supérieure), ou un fruit comme la grenade. Un constat que se gardent de mentionner les promoteurs des petites baies rouges.
JC Nathan
Sources : www.passeportsante.net/fr