Clémentine Donnaint, 26 ans, est auteur et styliste culinaire. Elle publie Recettes Capitales, 75 recettes mythiques chez Hachette Pratique. Elle a déjà publié « Nationale 7, 50 recettes mythiques de Paris à Menton » et « Bocaux, compotes et confitures: Fait Maison ». Elle donne des cours de cuisine à Paris.
Vous présentez dans votre livre des recettes venant de 25 capitales européennes ? Comme avez-vous effectué votre choix ?
Je n’ai pas choisi les plats nationaux les plus souvent présentés dans les guides touristiques, mais plutôt les recettes les plus populaires, celles que l’on prépare pour un repas de famille le dimanche.
Quel rapport les européens entretiennent-ils avec leur culture culinaire ? En quoi les recettes phares reflètent-elles la culture propre de chaque pays ?
Chaque pays possède sa gastronomie, ses coutumes alimentaires. Mais elles sont plus ou moins ancrées dans l’imaginaire collectif. Par exemple, dans les pays du Sud comme l’Italie ou la Grèce, la culture culinaire est très forte, et elle est associée aux notions de transmission, de famille. Les Anglo-saxons sont davantage détachés de ces questions alimentaires. Dans les pays de l’Est, les plats sont souvent liés à l’histoire religieuse, comme l’image de la brioche de Pâques, typique de Zagreb (Croatie).
Qu’en est-il de la France ?
La gastronomie est peut-être ce qui caractérise le plus la France au regard des autres pays d’Europe. Ce n’est pas un hasard si l’Unesco a décidé de classer le « repas gastronomique des Français » comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010. Pour le menu parisien, je propose une soupe à l’oignon en entrée, un veau marengo à base de tomates, de champignons, d’ail, d’oignons et de vin blanc. Et pour le dessert, des macarons au coquelicot.
Quelles différences de pratiques culinaires observez-vous ?
Dans les pays du Sud de l’Europe, notamment l’Italie ou la Grèce, on privilégie une cuisine copieuse, riche de saveurs méditerranéennes, avec des légumes frais. Les épices sont également présentes, héritage de la route des épices dans l’Antiquité. En Italie, comme en France d’ailleurs, on aime finir le repas sur des notes plus sucrées. Dans les pays de l’Est qui rencontrent des difficultés économiques, on observe un retour aux plats traditionnelles, du terroir, préparés avec des légumes locaux et peu chers. Enfin, en Scandinavie, de nombreux plats sont préparés à base de poissons, l’une des principales ressources alimentaires du pays.
A l’approche des fêtes de fin d’année, quel menu « européen » typique conseillez-vous ?
En entrée, je suggère le Gravad Lax, un saumon mariné de Stockholm, cuit à base d’un mélange de sel-sucre-poivre. Pour le plat, je vous conseille un plat un peu léger et très savoureux : le Kavarma, plat principal de Sofia à base de poulet (dont la cuisson le rend très fondant), de poireaux et de poivrons. En dessert, des Kolokotis, des petits gâteaux au potiron que l’on déguste à Nicosie. Et si la fête dure jusqu’au petit matin, pourquoi ne pas terminer avec la soupe à l’oignon.