La consommation de sucre dans les pays avancés atteint des niveaux inquiétants qui ne sont pas sans incidences sur la santé. La responsabilité du sucre dans l’épidémie de diabète est fortement soupçonnée.
En France, la consommation moyenne de sucre est de 40 kilos par personne et par an, environ 110 g de sucre par jour (trois fois la consommation du début du XX° siècle). C’est le double de la portion recommandée (environ 50 g). Ce chiffre élevé est une moyenne, certaines personnes absorbant des quantités encore plus élevées. Presque la moitié de ces sucres se cache dans les boissons, les confitures, les desserts industriels (on parle de sucres ajoutés).
Glucose et fructoses
L’organisme humain a besoin de sucres, plus exactement de glucose (sucre simple), véritable source d’énergie. La glycémie (taux de glucose dans le sang) doit varier entre 0,80 et 1,10 gr par litre de sang à jeun, entre 1 à 1,40 g après un repas. Elle varie avec la prise de glucides. Le sucre de table (sucre de canne ou de betterave) est une association de glucose et de fructose (sucre des fruits et du miel), dont la particularité est d’avoir un index glycémique très élevé (vitesse à laquelle la glycémie augmente).
Le début du diabète et des ennuis
Les effets sur le moyen-long terme d’une prise de sucre excessive ne sont pas anodins. Pendant des années, le pancréas travaille et sécrète de l’insuline pour gérer l’afflux de glucose et le stocker. A force, cet organe peut s’épuiser, estiment certains nutritionnistes, ou bien le métabolisme devient résistant à l’insuline et ne transforme plus le glucose en énergie. Le taux de sucre dans le sang se met à augmenter en permanence (hyperglycémie). C’est le début du diabète (diabète sucré, dit non insulinodépendant) et des ennuis : maladies cardiovasculaires, hypertension, insuffisance rénale, perte de la vue (cataracte), atteintes du système nerveux…
Epidémie de diabète en France
Les liens de causalité entre une consommation excessive de sucre et l’apparition de diabète sont très difficiles à prouver formellement. Mais la prévalence de plus en plus forte du diabète fait peser de forts soupçons.
En France, en 2000, on comptait 2,6% de personnes diabétiques. En 2009, ce taux a bondi à 4,4% selon l’Institut de veille sanitaire (INVS). En seulement dix ans, on est passé de 1,6 à 2,9 millions de personnes diabétiques, sans parler des diabétiques qui s’ignorent : 600 à 700 000 personnes, estime la Fédération Française des Diabétiques. Surpoids et obésité, eux-mêmes favorisés par une consommation de gras et de sucre, génèrent le plus souvent du diabète.
Dans le monde (essentiellement les pays avancés), on recense 400 millions de diabétiques de type 2, qui génèreraient 348 milliards d’euros de dépenses de santé (chiffres cités dans une étude du Crédit Suisse).
Le mauvais côté des fructoses
Chercher une échappatoire en consommant des sucres de substitution comme le sirop d’agave ou le miel ne serait pas une solution. Après avoir longtemps bénéficié d’une bonne réputation, les fructoses (sucres des fruits, du maïs, du miel…) révèlent leur mauvais côté. Plusieurs études ont montré qu’ils peuvent aussi favoriser de la résistance à l’insuline, du diabète, ou une augmentation du taux de glycérides dans le sang, facteur de problèmes cardiovasculaires.
Seule solution donc, une vraie baisse de la consommation de sucres.
JC Nathan
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« Le sucre est dans la mélasse ». Alain Faujasse. Le Monde. 23 novembre 2013.